« Parmi la grande variété de laits vendus sur le marché, il y a des laits dégraissés et ré-engraissés avec de la matière grasse végétale », qui viennent pour l’essentiel d’Europe, d’Amérique latine et de Nouvelle Zélande, a précisé M. Corniaux. Ce lait, très consommé au Sénégal, consiste en un lait séché, dont on extrait la crème et le beurre, pour remettre à la place de la matière grasse végétale, tirée souvent de l’huile de palme, a-t-il expliqué.
« Aujourd’hui, la majeure partie du lait importée est composée de lait ré-engraissé », qui coûte moins cher. L’utilisation à grande échelle de ce procédé de dégraissement ré-engraissement explique l’arrivée sur le marché depuis deux ans, et plus récemment encore, de laits d’une même marque avec des différences de prix de l’ordre de « 25 à 30% « .
La question est de savoir comment valoriser le lait local et le positionner dans cette segmentation du marché, a-t-il interrogé. Il juge que les prix des laits contenant beaucoup moins de protéines – 15% contre une norme de 26% – rendent « impossible » toute concurrence avec le lait local.
Selon l’aps, il a signalé qu’une enseigne de la distribution alimentaire qui s’implante aujourd’hui jusque dans les villes secondaires du pays, distribue ce type de produits qui attire des clients de toutes les catégories sociales. « Ce type de distribution va prendre de l’envergure dans les années à venir », a-t-il projeté.
Ce procédé est aussi utilisé par une entreprise alimentaire locale et beaucoup de mini-laiteries d’Afrique, a-t-il dit. Le chercheur a tenu à préciser qu’à ce jour aucune recherche n’a confirmé une quelconque nuisance de ce type de lait.
Il a surtout mis l’accent sur le problème la compétitivité que cette technique pose au lait local. Certains participants, dont le docteur Bassirou Fall, ont toutefois estimé que la question devrait être étudiée et des propositions faites au gouvernement dans ce domaine.
La rédaction