C’est connu, l’attribution de l’aide à la presse a toujours été une affaire de copains et coquins au Sénégal. Chaque année, plusieurs patrons de presse se partagent des centaines de millions provenant des deniers publics dans la plus grande opacité. Cette année aussi, les mêmes pratiques nébuleuses ont été reconduites. Tel dans un cartel, le ministère de la Communication, a contacté, à la veille de Tabaski, certains patrons de presse, triés au volet, pour leur demander de venir récupérer leurs chèques dans la plus grande discrétion. Un choix qui s’est fait sans aucune règle de transparence. Notamment dans la presse en ligne. Sur quelle base les sites ont été choisis? Dakar7 a appris de sources dignes de foi que certains administrateurs de « sites ambulants », (qui n’ont aucune charge fixe: locaux, personnel…), empochent, chaque année, des millions grâce à leur affinité avec le ministère de la communication. Plus grave, le directeur adjoint de la communication, Amadou Kanouté, chargé de dresser la liste des bénéficiaires de cette aide, est lui-même administrateur de site (soninké TV)-pub gratuite. Et à ce titre, il s’octroie avant tout le monde sa part du.. gâteau.-Pardon -de l’aide à la presse. Ce qui constitue un conflit d’intérêt manifeste. Car il est formellement interdit à un agent de la fonction publique d’exercer une activité privée. Et pendant ce temps, d’autres organes de presse, qui font face aux charges fixes et plus crédibles, sont systématiquement zappés parce qu’ils n’ont pas le temps de faire le tour des bureaux des Directeurs généraux pour chanter leurs louanges. Le ministre de la Communication, Abdoulaye Bibi Baldé doit savoir que ce fonds d’aide à la presse est de l’argent public dont la gestion exige un minimum de transparence. Et cette transparence, dans le cas d’espèce, passe par la publication des critères de sélection en amont et la publication de la liste des bénéficiaires ainsi que le montant octroyé aux bénéficiaires en aval. C’est aussi ça une gestion sobre et vertueuse.
La Rédaction