Dakarmidi – 50 millions de francs CFA, c’est le montant que l’Etat du Sénégal, déclaré civilement responsable du décès de l’étudiant Bassirou Faye devait allouer, en guise de dommages et intérêts, à la famille éplorée. Hélas. Cette famille endeuillée n’arrive toujours pas à encaisser le montant. L’indemnisation n’est jamais venue. Une situation que déplore leur avocat, Me Assane Dioma Ndiaye, joint au téléphone.
« Il y a eu la confirmation de la condamnation qui aurait dû pousser l’Etat du Sénégal à payer ces dommages et intérêts. La personne reconnue coupable, en l’occurrence Sidy Mouhamed Boughaleb, a commis les faits dans l’exercice de ses fonctions, en tant qu’agent de l’Etat. Et c’est dans ce contexte que l’Etat du Sénégal a été déclaré civilement responsable de la condamnation de 50 millions de francs CFA qui a été prononcé par les juridictions », a déclaré Me Assane Dioma Ndiaye.
L’avocat dit ne pas comprendre pourquoi l’Etat du Sénégal ne veut pas s’exécuter. « Malheureusement, nous n’avons aucun moyen pour contraindre l’Etat. L’Etat daigne à ne pas s’exécuter et c’est une situation incompréhensible. Finalement, la famille s’en tient à Dieu et en espérant qu’il y aura des remords qui pousseront à l’Etat de réparer ce préjudice », a soutenu la robe noire.
De l’avis de l’avocat, la famille du défunt étudiant est en train de subir une double injustice. « Le fait de tuer atrocement Bassirou est une injustice et le fait de refuser d’indemniser la famille en est une autre. L’Etat devrait s’atteindre, moralement, à l’obligation de réparer ce préjudice, même s’il n’était pas condamné. Après avoir été condamné, le propre d’un Etat de droit, c’est d’accepter de se soumettre au droit. Mais, quand un Etat dit que je ne me soumets pas au droit, le citoyen n’y peut rien. On préfère laisser l’Etat avec sa propre conscience en espérant qu’un jour il payera ses dommages », a plaidé Me Assane Dioma Ndiaye.
Rappelons que ce vendredi 14 août sera célébré le 6e anniversaire du décès de l’étudiant Bassirou Faye. Ce dernier tué en 2014, à l’Ucad lors des affrontements entre étudiants et force de l’ordre. Reconnu coupable du crime de meurtre et condamné à 20 ans de travaux forcés et 50 millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts en première instance, Sidy Mohammed Boughaleb avait interjeté appel pour contester la décision. Un appel qui a eu l’effet escompté. D’autant plus que, devant la juridiction, le policier a eu une réduction de peine. Le juge, après avoir confirmé la culpabilité de l’accusé, il l’a condamné à 10 ans de prison ferme.