Dakarmidi – « Le fléau a atteint des proportions inquiétantes dans les trois régions du Sud ». L’alerte est sonnée par le député-maire, Abdoulaye Baldé, sur le trafic de bois en Casamance.
Interrogé par Le Quotidien, il a relevé « la nécessité pour les pouvoirs publics de déployer des moyens colossaux et de faire preuve d’une volonté politique affirmée doublée d’une véritable synergie d’efforts des forces de défense et de sécurité pour y mettre un terme. »
« C’est le cœur meurtri, a-t-il ajouté, que je constate, en parcourant la Casamance naturelle de Gouloumbou à Diogue, la destruction massive de la forêt sous l’œil impuissant des populations et des agents des Eaux et forêts. Autant la résolution du conflit casamançais est importante, autant je crois fondamentale la prise en charge de la préservation des ressources naturelles de ces régions. La prise en charge de ces deux questions est fondamentale pour la résolution du conflit dans sa globalité. C’est un tout qui doit aller ensemble. L’exploitation abusive du bois a été un facteur d’exacerbation du conflit. Il y a le drame de Boffa Bayotte et un sentiment de révolte latent dans le Nord Sindian, dans les départements de Bounkiling et de Médina Yero Foulah, où la coupe abusive de bois a atteint des dimensions inquiétantes ».
Pour rappel, d’après des révélations faites par l’Expert en développement et spécialiste d’intelligence économique, Amath Soumaré, le 7 février dernier, dans LR du temps, sur iRadio et ITV, une mafia organisée ne veut pas de la paix pour profiter de l’économie de guerre.
Il soulignait qu’entre 2017 et 2020, il y a eu un demi-million d’arbres qui ont été abattus en Casamance d’une valeur de près de 350 millions. Et la Gambie, alors que son stock est épuisé depuis 2011, est le 5e pays exportateur de bois. « C’est inadmissible. Voilà exactement le problème », s’indignait-il.