Dakarmidi- Après quelque jours du Grand Magal de Touba est célèbré un jour grand dans l’histoire du mouridisme marquant le retour de celui qui a fait face autorités coloniales à travers un jihad de la connaissance et de la non violence et triompher.
Serigne Touba a dit : “J’ai signé un pacte avec Allah, même si le Mahdi descendait sur terre appelant au Djihad par les armes, je ne l’aiderai point. Je ne tuerai ni serpent, ni scorpion, ni aucun vivant ; car la voie que j’ai choisie m’interdit d’utiliser des armes dans mon combat”. Ces sages propos de Cheikh Ahmadou Bamba, outre qu’ils confirment la venue du Mahdi, témoignent de façon évidente son ancrage irréversible à la paix et à la ‘’non-violence’’. Et en vérité, il ne pouvait pas en être autrement, car telle est la ligne de conduite de tous les musulmans privilégiés (les Prophètes et les Saints) ; oui, le Coran est très explicite :
(33) Et qui profère plus belles paroles que celui qui appelle à Allah, fait le bien et dit : “Je suis du nombre des Musulmans’’ (34) La bonne action et la mauvaise ne sont pas pareilles. Repousse (le mal) par ce qui est meilleur ; et voilà que celui avec qui tu avais une animosité devient tel un ami chaleureux. (35) Mais (ce privilège) n’est donné qu’à ceux qui endurent et il n’est donné qu’aux détenteurs d’une grâce infinie. (36) Et si jamais le Diable t’incite (à agir autrement), alors cherche refuge auprès d’Allah ; c’est Lui, vraiment l’Audient, l’Omniscient. (41. Les Versets détaillés : 33-36 – Fussilat)
Après son retour d’exil du Gabon en 1902, CHEIKH AHMADOU BAMBA effectua un séjour mémorable à Darou Salam chez son frère Mame Cheikh Anta Mbacké qui lui offrit alors une très grande réception dont les échos resteront toujours gravés dans les annales de l’histoire.
Le 11 Novembre 1902, Cheikhoul Khadim, auréolé de gloire débarquait sur le port de Dakar, après presque huit ans d’exil dans les terres hostiles de l’Afrique centrale. Ce fut son frère et disciple Mame Cheikh Anta MBACKE qui eut l’immense privilège de monter à bord du bateau qui le ramenait pour l’accueillir et l’accompagner sur la terre ferme où l’attendait une foule délirante de disciples.
Mame Cheikh Anta MBACKE alla ensuite attendre son Maître à Darou Salam. Pendant que celui-ci effectuait un périple qui allait le conduire tour à tour à Louga, à Baridiam, Sanoussy, Mbacké Kajoor, il lui préparait un accueil digne des « Mille et Une Nuits ».
Cheikh Ahmadou Bamba n’arriva à Darou Salam que le 20ème jour du mois lunaire de shawwal.
Pour Mame Cheikh Anta, rien ne fut de trop pour marquer l’événement et pour exprimer sa propre reconnaissance à Dieu de lui avoir rendu son frère et maître spirituel. La communauté qui retrouvait dans une joie indescriptible son guide ne fut pas en reste.
Un extraordinaire tapis rouge que Mame Cheikh Anta avait acquis à grand frais pour la circonstance fut déroulé sous les pas de Cheikhoul Khadim, avec, de chaque côté, une haie d’honneur au bord du délire.
Le Saint Coran fut lu au moins sept mille fois. Pendant toute la durée du séjour de Cheikhoul Khadim à Darou Salam. Chaque jour on immola quinze bœufs, quinze béliers ainsi qu’un nombre incalculable de poulets et de chameaux.
Au cours de ces journées, toute forme de bétail licite fut immolée.
La réception de Darou Salam fut la première festivité d’envergure. Depuis, la tradition est perpétuée chaque année avec toujours plus de ferveur et plus d’enthousiasme en signe de reconnaissance à Allah d’avoir permis le retour triomphal de Khadimou Rassoul parmi les siens, après la mission accomplie.
Source : Htcom – Tambacoumba.info