Dakarmidi – À la suite des révélations de Libération sur la procédure qui vise son propriétaire devant le tribunal correctionnel de Dakar, Dangoté a cru devoir publier un communiqué dont les éléments s’écroulent face à ceux soulevés par les plaignants. Explications…
Selon la citation directe obtenue par Libération, si les héritiers de Kader Mbacké sont passés à l’action, c’est suite à l’Assemblée générale tenue le 30 juin dernier que le capital de la société est subitement passé de 118 millions à 119 milliards FCfa.
Sur l’infraction relative à la gérance, à l’administration et à la direction de la société, les plaignants affirment qu’il est établi et incontesté qu’ils sont actionnaires à hauteur de 10% de Dangoté Cement Sénégal. Ce que Dangoté ne nie pas dans son communiqué.
Pourtant, le nouvel administrateur Lucas Erik Haelterman en convoquant par la lettre du 12 mai 2017 l’administrateur séquestre, représentant les héritiers, à une Assemblée générale mixte du 30 mai 2017, a défini comme ordre du jour principalement la ratification de l’ensemble des AG qui se sont tenues sans la participation desdits héritiers à savoir les AG des 2 mars 2012, 2 juillet 2012, 28 juin 2013, 24 octobre 2016…
Cette soi-disante tentative de trouver un terrain d’entente n’est rien d’autre « qu’une ruse visant à cacher un délit sur la gérance, l’administration et la gestion de la société commis par Roger Gold Smith administrateur au moment des faits en concert avec Aliko Dangoté actionnaire majoritaire », selon les plaignants.
En effet, ces derniers sont accusés d’avoir empêché les héritiers de participer aux AG précitées de manière intentionnelle car le but visé suite au décès de Kader Mbacké était de faire disparaître toute trace de ses actions dans la société. Selon les avocats des héritiers, cette forfaiture a pu être réalisée particulièrement lors de l’AG extraordinaire du 2 mars 2012 au cours de laquelle ils ont sciemment modifié la dénomination sociale de Dangoté Industries Sénégal qui est devenu Dangoté Cement Sénégal, que la société anonyme a changé de forme en devenant une Sa avec conseil d’administration au lieu d’un administrateur général et les statuts modifiés en remplaçant les statuts constitutifs de la société.
Plus grave encore, il s’est avéré que la société Dangoté Industries Limited qui, jusqu’ici détenait les 90% du capital social, a manœuvré pour devenir l’actionnaire unique de la société dans son nouvel habillage social en s’appropriant illégalement les 10% des héritiers de Kader Mbacké. Pour maintenir cette fraude, les prévenus ont continué sciemment d’empêcher les héritiers à participer aux AG en niant complètement l’existence des 10% détenus par eux pour pouvoir prétendre à ne pas les convoquer.
C’est en expliquant pourquoi les héritiers de feu Kader Mbacké réclament 20 milliards de FCfa que leurs avocats font une grosse révélation.
A travers une Assemblée générale extraordinaire organisée ce 30 juin sans les héritiers, Dangoté a subitement procédé à une augmentation du capital de la société qui est passée de 118 millions à 119 milliards de FCfa.
Les héritiers qui ont été informés le 3 juillet 2017 de la tenue de cette Assemblée se réservent d’ailleurs le droit d’en déduire toutes les conséquences juridiques. Mais d’ores et déjà, ils demandent au tribunal de désigner un expert pour évaluer la gestion de Dangote Cement Sénégal de 2010 à 2017 avec un inventaire des engagements pris, mais aussi d’évaluer l’ensemble du patrimoine de l’entreprise.
De plus, les héritiers veulent que les juges déclarent Aliko Dangoté, Gold Smith et Lucas Erik Haelterman convaincus des délits d’entrave aux droits d’associés à participer à une Assemblée générale, de faux et d’usage de faux, d’association de malfaiteurs, de vol et d’escroquerie.
Libération