Il y a de cela un siècle, mon père, Khalifa Mohamed, mettait en garde le monde entier sur une menace planétaire contre la paix que véhiculait l’idéologie du Wahhabisme. Cela bien avant l’avènement du Royaume Saoudien et que le Wahhâbisme extrémiste ne le prenne en otage. Notre sentiment, nous autres musulmans de la périphérie ( V…92….S…6.. : « pour que tu puisse prêcher la Mère des Cités( la Mecque) et celles de sa périphérie( la Oumma) » est que votre regretté père a vu ces Wahhabites exploiter sa bonté, sa sincérité, sa simplicité au point de prendre votre pays en otage. Et l’Islam avec !
En effet, les Wahhabites ne constituent même pas 1%( un pour cent) de la Oummah pour prendre celle-ci en otage.
Car, comme vous le savez, cela est concordant. Autant le Prophète( psl) faisait écrire immédiatement les paroles coraniques( divines), autant il interdisait que ses paroles, à lui, soient inscrites. Cent quarante ans après son décès l’Imam Malick transcrit plus de 6000(six mille) hadiths dont le tiers est constitué de répétitions de différentes versions. On était encore dans le seuil du raisonnable. Remarquons au passage que récemment ces hadiths sont devenus 600000(six cent mille) avec un ancien horloger Albanais qui vivait entre Damas et Amman où il est mort en 1999, il y a dix-huit ans.
Mais un siècle après l’Imam Malick, ce sont des non Arabes (dont des Azéris, des Ouzbeks, des Kazakhs comme c’est le cas pour Boukhari, Mouslim, Tourmouthy, Ibn Majah) qui s’y mettent. Lesquels non seulement ne connaissaient pas l’Arabe et ses nuances mais n’étaient pas eux-mêmes des Oulémas (érudits) ayant pris connaissance du patrimoine islamique.
Le premier d’entre eux, Boukhari, était frappé de cécité dés sa naissance mais a commencé à écrire ses hadiths à l’âge de quinze ans, pendant son enfance.
En réalité ces personnes habitant des zones de grande influence chrétienne comme l’Arménie, la Russie, la Géorgie et l’Ukraine ont voulu créer des corans à la place du Coran. Mimétisme par rapport aux quatre (4) auteurs des plus célèbres Evangiles ( Pierre, Paul, Luc, Mathieu).
.Ils ont baptisé leurs apocryphes de Sahihs dont Boukhari, Mouslim, Ibn Majah, Tourmouthy. Ainsi nous avons les paroles du Prophète Jésus selon Mathieu, Pierre, Paul, Luc et nous sommes devant les paroles du Prophète Mohamed( psl) selon Boukhari, Mouslim, Tourmouthy, Ibn Majah. Avec une différence de taille :ils n’étaient ni compagnons, ni contemporains du Prophète( psl)
Plus tard, Ibn Taymya, un Kurde, qui a eu le mérite d’être un résistant à l’occupation Mongole fut un extrémiste dans ses jugements prononcés ex nihilo. Notamment en licitant le sang des musulmans innocents, y ajoutant même leurs femmes et leurs enfants.
Les jugements de Ibn Taymya doivent être déclarés nuls et non avenus. Et de nul effet. Car ils cassent la première règle établie par le Prophète( psl), le fameux ASLIM TASLAM. C’est-à-dire : « Soumets-toi à l’Islam et tu seras épargné. » Or, nul n’a la dimension qui lui permette de contredire Dieu ou son Prophète( psl).
L’enseignement de Mohamed Abdoul Wahab prit en otage le royaume pour l’édification duquel votre regretté père s’est dépensé toute sa vie pour laisser aujourd’hui un pays moderne et prospère.
Le soufisme contre lequel il y a un discours d’exclusion n’est autre que l’enseignement d’un ascétisme dédaigneux des choses de ce monde, même après leur acquisition. Ce dédain auquel le Coran nous invite S…4…V……35 : « Ne vous fiez pas aux choses de ce monde et ne vous fiez pas non plus à la tromperie. »
La Tidjanyah dont nous sommes les leaders est né en Algérie. Son fondateur s’établit à Fez, au Maroc. Son enseignement se résume à une recommandation pour lire un trentième du Coran tous les matins. Mais aussi d’invoquer le pardon de Dieu des dizaines de fois( Astahfiroulah), d’invoquer le nom de Dieu, de sanctifier le Prophète( psl) par la Salatou Alla Nabi. Mieux, il a écrit pour la postérité : « Si l’on m’attribue une parole pesez-la par le Coran et la Sunna. S’il s’avère qu’elle n’y est pas conforme alors rejetez-la »
Nulle personne affiliée à la Tijanyah ne peut effectuer l’une des recommandations de la Tariqa si elle ne s’est déjà acquittée des cinq prières quotidiennes.
Très respecté Roi, le Wahhabisme a tenté d’éloigner votre pays de la Oumma. Et la Oumma de vous.
Aujourd’hui vous acceptez de mettre en cause ceux qui mettent en cause l’Islam originel basé sur l’honnêteté, la simplicité, l’empathie et l’acceptation de la nature éphémère des choses de ce monde.
L’Islam ne se mesure pas à la longueur d’une barbe ou par celle d’une jellaba. La place de la femme n’a-t-elle pas été réclamée par le Coran dés les premières sourates et de manière si éloquente ? S…81…V….8. : « Quant à l’Enterrée Vivante elle sera interrogée pour savoir pour quel péché a-t-elle été enterrée. » Or enterrer les droits de la femme c’est l’enterrer vivante aussi.
Vous veillez sur tout cela pour que les choses se normalisent. Que Dieu vous donne une longue vie et une bonne santé pour vous permettre de faire ce qu’il faut faire à l’endroit de la Oumma pour la réconcilier avec elle-même. D’ailleurs, en 1992, lors d’une audience avec votre regretté frère, le Roi Fahd, à Djeddah, il m’a dit ceci : « Rien ne me fâche plus que de voir mon pays qualifié de Royaume Wahhabite ». Avant d’ajouter : « Ceci devra prendre fin un jour ». C’était en présence de son ancien ministre et Conseiller Spécial Monsieur Ibrahim Al Angary et de Son Excellence Monsieur Ndiawar Ba, Ambassadeur de Mauritanie au Gabon ».
Sa Majesté le Roi Hassan II qui a eu à me jauger sur le plan des connaissances en matière de religion prit, alors, sa belle plume pour adresser un message écrit à l’Institution Royale Saoudienne. Il recommandait la prise en compte de mon point de vue sur une réforme profonde relative à l’entendement de l’enseignement de l’Islam. C’était bien avant l’honneur que j’ai eu de faire votre connaissance dans votre Cabinet de Gouverneur de Ryad. Et de tenir avec vous une séance de travail en ma qualité de Ministre Chargé de la Promotion de la Nouvelle Capitale du Sénégal.
Ahmed Khalifa NIASSE