Les garde-côtes de la Mauritanie ont encore récidivé. Dans la nuit du lundi au mardi, ils ont ouvert le feu sur une embarcation de pêcheurs de Guet-Ndar, qui avait à son bord près de 80 personnes, avant de mettre la main sur ‘’une petite pirogue’’ qui contenait 24 pêcheurs et du matériel. Tous ces pêcheurs ont été emmenés manu militari en terre mauritanienne. La grande embarcation a eu la chance d’accoster sur les terres fermes du Sénégal avec un blessé. La victime a été admise à l’hôpital de Saint-Louis envahi, très tôt le matin, par les proches qui ruminent leur colère contre les autorités du pays voisin et celles du ministère de la Pêche du Sénégal qui, à leurs yeux, sont incompétentes pour gérer ce département.
Ces pêcheurs mettent dans un même sac les ministères des Forces armées et de l’Intérieur qui, à leur entendement, n’assistent pas les populations de Guet-Ndar. ‘’Cela fait des années que nous demandons l’installation d’une marine sénégalaise sur nos eaux, car il n’y a rien qui indique la frontière’’, fulmine un jeune rescapé. Traumatisé par ce qu’il a vu, Doudou Diop déclare qu’ils ont frôlé la mort. ‘’Ils nous ont tiré dessus, alors qu’ils savaient pertinemment qu’on n’avait aucune arme entre nos mains’’, ajoute-t-il. ‘’C’est à hauteur de Salsa, à quelques jets de Saint-Louis, que les garde-côtes mauritaniens ont appuyé, de manière continue, sur les mitraillettes, dans le but de blesser l’un des nôtres’’, explique Doudou Diop.
Il y a quelques mois, trois pêcheurs saint-louisiens ont été atteints par des tirs de garde-côtes de la Mauritanie, dans des situations similaires. L’un d’eux, touché au cou, avait perdu la vie. À Guet-Ndar, l’on se demande encore pourquoi la marine sénégalaise ne surveille pas la frontière, comme celle de la Mauritanie qui y a érigé un port militaire à Ndiago
Fara Sylla – Enquête