Dakarmidi – Al Ahad, l’exposition bien nommée qui met actuellement en valeur une large palette de hijabs dans l’enceinte du musée d’Art contemporain de l’Utah, fait non seulement référence à l’un des 99 noms d’Allah, en l’occurrence l’Unique, mais s’avère être aussi l’acronyme bien trouvé de l’association locale qui l’a pensée, conçue et organisée : Always Love Against Hate and Discrimination.
Depuis la cité phare de Salt Lake City où elles ne ménagent pas leurs efforts pour changer les perceptions négatives qui entourent l’islam et altèrent son appréhension, les dynamiques bénévoles de AL AHAD ont eu l’idée de créer une expo-événement démystifiant les préjugés tenaces et la désinformation insidieuse, à la lumière d’une enquête de terrain des plus édifiantes.
Après avoir pris le pouls de leurs concitoyens, jeunes et moins jeunes, en plein cœur de cette localité entourée des montagnes rocheuses, il est ressorti que le voile avait le triste privilège de détenir la palme des sujets sensibles, ou pire encore, des controverses passionnelles, l’incompréhension envers celles qui le portent demeurant forte et entière.
Le Hijab Project est né de cet amer constat qui, loin de les abattre, a renforcé leur volonté de tordre le cou aux stéréotypes en beauté, à travers la mise en place d’ateliers créatifs visant à confectionner une collection de hijabs personnalisés, reflétant la piété, la sensibilité, mais aussi les goûts et les couleurs qui ne se discutent pas, de leurs conceptrices.
« Pour la plupart, les gens que nous avons interrogés, de tous âges et de tous les horizons, ne comprennent pas pourquoi les femmes portent des hijabs », a déclaré une doctorante du Département de l’éducation et de la culture au sein de l’université de l’Utah. « Notre double objectif prioritaire est de lutter à la fois contre l’idée très répandue selon laquelle le hijab est le symbole de l’oppression des femmes et contre celle qui perçoit la communauté musulmane comme un bloc monolithique », a-t-elle souligné.
Jusqu’au 18 novembre, les habitants de Salt Lake City sont cordialement invités à franchir le seuil du musée d’Art contemporain pour réviser leurs jugements préconçus et en prendre plein les yeux à la vue d’une vingtaine de hijabs, originaux et chatoyants, créés par des jeunes femmes musulmanes voilées que l’ignorance généralisée, non dénuée d’une certaine hostilité, a particulièrement inspirées.
Pour mieux abolir les murs de l’incommunicabilité dressés par les artisans des peurs et de la détestation de l’altérité musulmane, chaque hijab est accompagné d’un mot explicatif signé de sa créatrice, éclairant les visiteurs sur les raisons profondes qui incitent à se voiler dans une société américaine qui ne l’est pas.
Source : Oumma