Dakarmidi – Trop bas cette contribution qui frise l’apologie de l’intolérance. Ceci est indigne d’un professeur de votre rang. Au lieu de condamner sans ambages les propos de Penda Ba, Hamidou Dia, conseiller du Président de la République, se permet de jeter l’huile sur le feu en s’attaquant frontalement à l’ethnie Wolof. Une communauté qu’il nie l’existence d’ailleurs en jouant du clair-obscur.
Tantôt, il taxe les Wolofs d’ethnocentrisme en convoquant Amadou Aly Dieng, tantôt Dia veut nous radier de cette nation Sunugaal. Juste une vue de l’esprit mais qu’il sache déjà que sa mission est vouée à l’échec. Empruntant les mots du grand penseur noir Américain, Dubois, les wolofs n’ont nullement besoin de vos allégations pour affirmer leur existence en qualité d’ethnie. Tout ce qui justifie et définit une ethnie, la communauté wolof les remplie à suffisance.
Ah que la langue wolof est riche et belle; ah que cette langue est porteuse de sagesses et de valeurs universelles; ah combien cette langue contribue à renforcer la nation Sénégalaise. Elle est sans cesse et sans conteste le ciment de la nation le plus AUDIBLE.
Quant à la culture Ouolof, elle est d’une visibilité éclatante. Elle est ouverte et tolérante. La culture wolof c’est la TERANGUA. Le vocable est très révélateur et justifierait du même coup de l’ouverture d’esprit du Wolof. Nous constituons la communauté la plus tolérante du pays et nous ne s’aurions se permettre de s’attaquer à des concitoyens sans raisons valables. Nous ne battons pas à morts nos colocataires pour avoir parlés le Puular, par exemple. Nous ne défendons pas à nos enfants de parler les autres langues locales dans nos maisons ou en dehors de la cellule familiale. Nous n’enseignons pas à nos enfants de haïr les Toucouleurs ou autre, tout le contraire chez vous. Dès le jeune âge, vous apprenez à vos progénitures que le « Wolof est modjaani ».
Par conséquent, ils grandissent dans l’intolérance et ne voient le Wolof que comme un usurpateur. Pour certains, le Wolof est l’ennemi, un être à combattre. Sinon, comment justifierais-je votre sinistre volonté de vouloir dresser les autres ethnies à nous (que mijote Dia ?). Vous les traitez de barbares pour nous l’endosser. Faux, « lakkat » ne veut pas dire barbare. Nous n’avons pas la même vision des choses que les grecs, désolé Hamidou Dia. La diabolisation et la calomnie ne sont pas des arguments dignes de votre rang de Professeur. Nous n’avons pas de problèmes avec nos voisins et frères Sérères, Diolas, Mangagnes, Bambaras, Mandingues, Hal puulars, etc. Par contre, nos ennemis désignés sont les complexés (inférieurs) du Wolof comme vous. A eux, ils méritent à raison ceci : « Sama … ».
En parlant des présidents, vous avez mentionné leurs ethnies à souhait. Sauf que pour Me Wade, vous avez passé sous silence l’origine ethnique de son père et qui le fait un Wolof de bon teint. Complexe ou déni ? Personnellement, de mes 5 arrières grands-parents directs, il n’y a aucun Hal puular. Et je ne saurais être l’exception dans l’ethnie Wolof.
Revenant sur l’origine de l’ethnie wolof, vous l’invoquez à votre convenance. Ceci montre votre intolérance une fois de plus. Referez-vous du grand et juste Professeur Cheikh Anta Diop, nous venons de l’Egypte comme beaucoup d’autres ethnies du Sénégal. Diop démontre avec preuve à l’appui de la ressemblance de la langue Wolof à celle des anciens Egyptiens – kef, heum (ouolof) donnait kaf et ham dans la langue des Nubiens.
Pour terminer, Bamba est wolof. De sources concordantes, le saint homme aimait à juste titre la langue de Kocc. Il le parlait parfaitement sans accent et exhortait à ses disciples de faire de même. De sa vie, Bamba ne s’est jamais réclamé autre communauté que celle Wolof. D’ailleurs, aux premiers jours du Mouridisme, les détracteurs du Tarikha le surnommé Tarikha Wolof.
Le pays ne va pas bruler. Il n’aura pas aussi de révolution socio-culturelle.
Mor SECK
Wolof bon teint,
Prof. D’Anglais, African post-colonial Studies.