Dakarmidi – « Manko Taxawu Senegaal » aura finalement fait long feu dans le landerneau politique sénégalais. Si son éclatement n’a pas surpris plus d’un, c’est que la coalition voulue par l’ancien Président de la République Abdoulaye Wade qui s’est donné corps et âme pour que celle-ci voie le jour, contenait en elle-même les germes de son propre éclatement.
Les ambitions divergentes et surtout démesurées des uns et des autres ont fini par prendre le dessus sur la nécessité de s’unir autour de l’essentiel afin d’imposer au régime en place une hypothétique cohabitation à l’Assemblée nationale chantée urbi et orbi, comme si c’était déjà acquis.
En effet, cette coalition rassemblait en son sein des leaders et partis politiques que rien n’unissait en réalité. Sinon leur désir de suppléer, chacun en ce qui le concerne, le Président Macky Sall à la tête de l’Etat du Sénégal. Le départ de ce dernier de la tête de l’Etat était d’ailleurs le seul point sur lequel les leaders de MTS ont toujours été d’accord.
Au-delà de tout le bruit suscité par l’éclatement de cette coalition, il faut relever que c’est seul l’ancien président de la République Abdoulaye Wade qui perd. Même s’il est aujourd’hui porté comme tête de liste nationale par la coalition de l’opposition, il aurait plus de chance de faire des résultats probants, en allant avec les autres formations politiques du Manko originel dont Khalifa Sall, Idrissa Seck, Malick Gakou et autres qui pourraient être d’un apport non négligeable pour atteindre l’hypothétique objectif d’imposer au régime du Président Macky Sall une cohabitation au sein de l’Assemblée nationale.
Si Abdoulaye Wade avait réussi la prouesse de braquer l’essentiel de ces partis d’opposition contre le régime de Macky Sall, il voit dorénavant s’éloigner la possibilité de voir son fils Karim Wade amnistié suite à son emprisonnement à 6 ans de prison ferme qui le disqualifie de la course à la présidentielle de 2019. Une loi d’amnistie ne peut passer dans aucune assemblée au monde où on n’a pas une majorité confortable.
Or, dans la configuration actuelle de l’opposition qui compte à ce jour près d’une dizaine de coalitions de partis politiques, celle-ci à moins de chance de sortir victorieuse de ces joutes électorales face à un bloc Benno bokk yaakaar plus que jamais compact et soudé. C’est dire que l’opposition n’a aujourd’hui aucune chance de triompher des listes de BBY en se présentant aux élections législatives en rang dispersé. Cela, d’autant plus que la nature des élections législatives et le contexte politique national les contraignent forcément à s’unir, au risque d’être laminés par la machine électorale de BBY.
La Rédaction