Dakarmidi – Le président Adama Barrow veut que la mission de la CEDEAO (Micega) reste jusqu’à la «pacification» de la Gambie. Mais il devra attendre. La communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest étudie la requête de maintien de la stabilité (pour six mois) adressée par le nouveau pouvoir de Banjul.
Il y a visiblement une crainte sécuritaire dans la tête des nouvelles autorités gambiennes. C’est pour cela qu’elles font appel à l’instance sous-régionale pour «déminer» le pays. Selon une source qui a requis l’anonymat, il faudra «deux à trois semaines pour sécuriser le village de Kanilai et l’intérieur du pays».
Une autre source fait observer que des experts évaluent «le nombre minimum de personnes nécessaires pour assurer la protection du président». Car, la priorité du nouveau président Adama Barrow est de stabiliser la Gambie. Avec le départ de Yahya Jammeh, le mandat de la Micega a expiré.
Et c’est pour cela que la Cédéao étudie comment prolonger ses forces (appuyées par l’armée gambienne) sur le terrain, afin de soutenir l’installation du nouveau Gouvernement, en toute sécurité; elle évalue également les besoins. Et une fois le mandat de la Micega redéfinie, la Cédéao serait même prête à proposer un programme de formation pour les forces de défense gambiennes. «L’idée, est de bâtir une armée disciplinée », affirme une source diplomatique.
Les chantiers d’Adama Barrow
«Aujourd’hui, notre économie est basée essentiellement sur l’endettement. Cela signifie que nous allons devoir faire entrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Ensuite, il faudra utiliser cet argent pour soutenir le secteur social et en premier lieu la santé et l’éducation.
Mais nous avons un avantage, poursuit l’homme politique: nous allons mettre en place un système basé sur la responsabilité, la transparence, la bonne gouvernance et le respect des droits fondamentaux.
Je pense que cela va encourager les investisseurs à revenir dans le pays. En rétablissant l’Etat de droit, conclut-il, nous espérons aussi renouer des partenariats avec l’Union européenne, les Etats-Unis et tous les acteurs de la coopération internationale», a indiqué Khalifa Sallah.
Comme on le voit, les premiers défis du nouveau gouvernement sont économiques. Adama barrow a également promis de la réformer la NIA (la toute puissante Agence nationale du renseignement) impliquée dans l’assassinat d’opposants.
«Il faut que la police, les paramilitaires et l’armée comprennent que leur rôle est de protéger la population. Il faut en finir avec l’impunité. On parle d’arrestations de torture, surtout de la part de la NIA, beaucoup de gens sont morts là-bas.
Il y avait les arrestations nocturnes, des dizaines de personnes ont disparu, ça fait plus de dix ans et on ne sait toujours pas où elles sont», a fait observer Aisha Dabo, journaliste gambienne en exil. Enfin, le nouveau président a annoncé la mise en place d’une Commission vérité et réconciliation.