En parlant de la guitare en deuil, je fais référence à Jimmy Mbaye, pilier incontestable du super étoile de Youssou Ndour, le roi du Mbalax. Je l’ai connu il y a de cela plusieurs décennies quand, pour la première fois, Youssou Ndour faisait son déplacement à Conakry, répondant à l’invitation de la presse guinéenne. J’étais le chef de file de la délégation en ma qualité de journaliste, secrétaire général de l’union de la presse de la zone 2 du conseil supérieur du sport en Afrique. C’est au cour de ce voyage, que j’ai fait connaissance avec Jimmy Mbaye, éminent guitariste dont le doigté incandescent faisait couler des chevauchées rythmiques, éblouissantes comme un coucher de soleil sur la mer. Quand il improvisait avec sa guitare, ses nerfs se gonflaient, son teint devenait plus noir et sa guitare tremblait dans ses mains nerveuses.
Pendant trois jours et trois nuits, Youssou Ndour et sa bande avaient volé la vedette à toutes les autres sonorités musicales qui sont légion dans ce pays où l’on aime vivre et exister.
Avec sa grande taille et son air bon enfant, Jimmy affichait partout sa jovialité teintée d’une fraternité apaisante et d’une spontanéité de bon aloi. Imbu des valeurs de sa communauté d’appartenance, il affichait partout un visage rayonnant, sans candeur naïve ni vanité exacerbée. Youssou Ndour perd en lui un maître de la guitare mieux, un génie fécond riche d’une grande expérience. Un grand artiste est parti emportant, avec lui, toute la gloire de sa génération.
Plaise à Allah SWT qu’il repose en paix dans les splendides jardins de firdawsi par la Grâce de Taha l’Intercesseur PSL amine.
Doyen Majib Sène
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