Au décès de son père Mouhammadou Kane ancien doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Maïmouna était encore une gamine. Son caractère studieux, son allant et son alacrité, sa sagacité ponctuée par une incandescence spirituelle, présageaient déjà un avenir radieux.
Orpheline de père avant d’atteindre l’âge de la raison, elle s’accrocha sur les frêles épaules de sa vaillante mère pour achever l’œuvre d’éducation et de formation entamée par son défunt père. Très à cheval sur les principes d’honneur et de fidélité sur lesquels Mouhammadou Kane prenait toujours appui, la famille a fait le serment de poursuivre cette œuvre qui est le socle de leur existence. Unie comme les doigts d’une seule main, sa vaillante mère ceignit les reins pour affronter les nouvelles réalités d’une vie, sans se lamenter encore moins courber l’échine devant les convulsions et les excès d’une société qui se ruine à petits feux.
Maïmouna, consciente de la dureté de ces lois sociales qui rythmaient la vie de tous les jours, prit ses responsabilités à la manière de l’alpiniste qui, chaque matin, revient au pied de la montagne pour tenter l’exploit d’atteindre le sommet. Chemin faisant, elle gravit toutes les marches de l’enseignement supérieur et la voilà, aujourd’hui, revêtue de sa toge enviée de professeur d’université. Comme son père, grand humaniste, elle a choisi les lettres qu’elle enseigne à la faculté des lettres et sciences humaines de l’UCAD. À l’annonce de cette heureuse nouvelle qui fait la fierté de toute la famille, nous sommes sûrs que Mouhammadou Kane, dans son tombeau couché, ne manquera pas de sursauter d’orgueil. Toutes nos félicitations à la famille Kane et surtout à Madame Kane qui s’est toujours positionnée comme une remarquable égérie.
Doyen Majib Sène