Mme Coumba Sall est sénégalaise, enseignante de profession. Elle a fait ses études au Sénégal. Titulaire d’une maîtrise et d’un DEA en lettres modernes à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), elle a par la suite, obtenu une maîtrise en science de l’éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et un certificat en enseignement à l’Université de Montréal (UDEM) et un Brevet en enseignement. Elle a aussi enseigné le français pendant plusieurs années au Sénégal et à Montréal. L’auteure sénégalaise a déjà publié 3 ouvrages à savoir, » Des mots pour elles », » Les Vendus du Désert » et » A quoi rêvent les anges « .
« Écrire pour informer, éduquer…changer le Monde »
« Dans mon cas, l’écriture m’a permis de répondre au besoin très naturel et primaire de communiquer, de m’exprimer et de libérer le trop-plein d’informations accumulées. J’ai écrit d’abord et avant tout pour moi-même, pour me libérer, pour le plaisir de me relire. J’écris aussi pour informer et sensibiliser, car j’aborde des sujets d’actualité, des faits de société tels que la condition des femmes et des enfants talibés, l’immigration clandestine entre autres thématiques. Quant à l’aspect pécuniaire, je ne vous apprends rien, le livre ne nourrit pas son homme. Malheureusement, la lecture est une activité qui tend à disparaitre avec l’explosion des réseaux sociaux. », nous confie Mme Coumba Sall.
Dans ses productions littéraires, elle interpelle autorités politiques et décideurs. « J’aimerais que les personnes qui ont les pouvoirs de décision puissent entendre mes messages et agir par conséquent. J’espère informer et éduquer à travers mes livres, partager ma vision des choses afin de contribuer à changer le monde et la société. »
« Des mots pour elles », une préoccupation de la condition des femmes
» La femme sénégalaise a beaucoup évolué tant sur le plan professionnel que mental. Aujourd’hui, les femmes se retrouvent dans toutes les sphères de décision grâce à leurs niveaux de scolarisation. Elles ont su démontrer leur pouvoir entrepreneurial, et leur capacité à gérer des entreprises et à gérer des groupes. Les femmes sont devenues incontournables dans tous les secteurs économiques. D’un autre côté, c’est au 21ème siècle aussi qu’on voit, avec le développement fulgurant des réseaux sociaux des images très dégradantes de certaines femmes sénégalaises qui s’adonnent à des activités peu recommandables dans des accoutrements qui ne sont pas de bons exemples pour les générations actuelles et à venir. », a déploré l’écrivaine sénégalaise.
« Les Vendus du Désert », les maux de l’émigration clandestine mis en exergue
À cause de la crise économique mondiale, l’immigration clandestine a pris des proportions démesurées ces dernières années. Des colonies entières de population quittent leur pays d’origine à la recherche du mieux-être dans des zones considérées plus accueillantes, à déploré Coumba Sall. » Malheureusement, ces temps-ci on assiste à la disparition de centaines et des centaines de prétendants à l’immigration qui périssent en mer ou sur les routes. Beaucoup de personnes sont tentées par l’immigration pour des raisons économiques le plus souvent, mais immigrer n’est pas facile. Une fois sur place, on découvre une autre culture et d’autres façons de faire différent de nos habitudes, et souvent, l’adaptation et l’intégration restent difficiles. Parfois nos attentes sont loin d’être comblées. Mais, il y a aussi des aspects positifs. On s’épanouit sur le plan intellectuel, professionnel et culturel parce qu’on découvre de nouvelles façons de faire. », a a-t-elle ajouté.
Revenant sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour stopper ce phénomène, l’auteure » Des Vendus du Désert » est persuadée que le seul moyen d’arrêter ces mouvements de masse est d’essayer de retenir les populations en créant des opportunités d’emplois pour que chaque société puisse travailler et développer son terroir pour en faire des endroits de paix et de stabilité où il fait bon vivre. « Quand on est bien chez soi, on ne sent pas la nécessité de tout abandonner pour tenter l’aventure. Surtout, il faut arrêter les guerres causées par les conflits d’intérêts qui n’ont aucune finalité sinon d’appauvrir les populations et de les pousser au déplacement », a regretté Coumba Sall.
« A quoi rêvent les anges », lumière sur l’essence des dualités dans le vie
Pour l’écrivaine, le monde repose sur des dualités ; le jour et la nuit, la maladie versus la santé, le bien et le mal, le rêve et la réalité. C’est cette dualité qui équilibre la vie. » On arrive parfois à une étape de notre vie où la méditation occupe une place très importante dans notre évolution. On fait le bilan de notre vie et on réfléchit beaucoup sur ce qui nous arrive ou qui nous est arrivé, sur les événements naturels et non naturels et on a beau faire des études poussées, la science et la logique n’expliquent pas tout. On se pose beaucoup de questions existentielles et c’est en ce moment que la spiritualité joue un rôle capital. On a besoin de se tourner vers une entité plus immatérielle pour obtenir des réponses plus élaborées et rassurantes. J’ai fréquenté l’école occidentale et j’ai fait des études poussées mais celà n’a aucunement entamé mon éducation et ma culture religieuse. Je me retrouve parfaitement dans l’éducation religieuse islamique. Je pense qu’on a besoin de croire en quelque chose de supérieur et de plus grandiose pour survivre dans ce monde plein d’incompréhensions et d’incohérences. Je suis convaincue que plus on avance dans les études, plus on doit se poser des questions sur l’existence et parfois et souvent on a besoin de ces questionnements pour évoluer. », a-t-elle détaillé.
« Je ne suis pas superstitieuse, je suis cartésienne et croyante. On ne peut pas être superstitieux quand on est croyant. Je ne tiens aucun humain responsable de ce m’arrive ou pourrait m’arriver Quand on a la foi en Dieu, l’Unique, on devient rigoureux, logique, rationnel et patient. Je parle de la patience dans le sens de savoir attendre mais aussi de la patience qui consiste à savoir laisser aller les choses en ayant en tête que tout a un timing dans cette vie et que tout ce qui nous arrive relève du domaine du divin et de notre destin. », a conclu Mme Coumba Sall.