Balla Bèye II fait partie de la fabuleuse légende des lutteurs impétueux, capables dans les grands jours, de soulever des montagnes. Fougueux, téméraire et redoutable comme un volcan en pleine ébullition, il se positionne dans l’arène comme maître de son art. Pourtant, il n’est ni grand de taille, ni costaud comme un bulldozer, mais sa fulgurance est telle que beaucoup de ses adversaires le craignent et certains d’entre eux qui en doutaient, en ont fait les frais.
Parce que c’est un adepte des entraînements très durs, très éprouvants dans la chaleur et sur les dunes qui vous retiennent les pieds profondément enfoncés dans le sable. Son énergie insondable, son hygiène de vie sans tâche et son extraordinaire capacité de récupération, sont les adjuvants de sa remarquable réussite dans les arènes sénégalaises. Bombardier, gris bordeaux et entre autre Baye Mandione ont baissé l’échine devant ce lutteur dont la technique et l’art de combattre sont absolument remarquables.
Quelques années derrière nous, il avait affronté dans l’antre du stade Demba Diop, Yékini le roi des arènes de l’époque ; ce fut un combat pathétique au cours duquel Balla Bèye a failli créer la surprise devant un adversaire sans doute le plus huppé de l’arène. Dès le coup de sifflet de l’arbitre, vif comme un éclair d’hivernage, souple comme les lianes du Cayor, il ceintura son adversaire et tenta de le basculer à terre. Mais grâce à sa hardiesse et à sa science éprouvée de la lutte, Yékini put sortir de cette mauvaise situation et remporta une victoire longtemps contestée par les spectateurs.
Je ne connais pas de lutteur plus courageux, lui qui est capable d’affronter avec des chances de succès, n’importe quel lutteur, grand ou petit. Très sentimental hors de l’arène, il s’efforce à tout instant, de réactualiser ses rapports avec ses semblables et avec sa société d’appartenance. Il s’est mis en retraite de la lutte après une carrière bien remplie dans l’arène.
Son nom ne s’oubliera pas dans les milieux sportifs sénégalais grâce à ses grandes performances, à son comportement chevaleresque et à son exemplarité comportementale dans la société. Il sera toujours présent dans nos mémoires collectives car il fait partie de ceux qui ont porté sur les fonts baptismaux, les lettres de noblesse de ce sport, sans doute le seul capable de révéler l’homme à l’homme.
Majib Sène
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