Dans le cadre d’une récente déclaration face à la presse, le Premier ministre Ousmane Sonko a tiré la sonnette d’alarme sur la situation financière actuelle du Sénégal, dénonçant une gravité extrême. Ses mots résonnent comme un appel à la vigilance et à la transparence, en particulier dans un contexte où des allégations de falsification des chiffres ont été évoquées. Loin de se limiter à un simple discours politique, cette question mérite une attention rigoureuse.
Surfinancement et Manque de Transparence
Selon Sonko, le ministre Abdourahmane Sarr a abordé la question du surfinancement avec une clarté déconcertante, mais ces déclarations soulèvent des interrogations sur la véracité des chiffres présentés jusqu’ici. La nécessité d’effectuer un état des lieux financier est devenue incontournable pour la nouvelle administration. En effet, les révélations sur des pratiques douteuses de gestion budgétaire dans le passé, ajoutées à la situation actuelle, mettent en lumière le besoin urgent d’auditer les finances publiques.
Leçon des Autres Pays
L’histoire économique récente offre des exemples éclairants. Des pays comme le Zimbabwe et le Venezuela ont connu des plaidoyers similaires. Au Zimbabwe, la manipulation des chiffres a conduit à une hyperinflation qui a ravagé l’économie, tandis qu’au Venezuela, des chiffres mensongers ont caché une crise humanitaire désastreuse. Ces cas illustrent les conséquences dévastatrices qu’entraîne une gestion budgétaire opaque. Si le Sénégal ne prend pas les mesures nécessaires pour étayer l’authenticité de ses chiffres, il risque de connaître des turbulences similaires, nuisant non seulement à sa réputation, mais également à son attractivité pour les investisseurs étrangers.
Un Appel à la Transparence
Le duo Diomaye Faye et Ousmane Sonko n’a pas seulement un défi politique à relever, mais également une responsabilité historique. La vraie mesure de leur succès sera leur capacité à restaurer la confiance dans les institutions publiques. Un audit complet des finances de l’État permettra à la nouvelle administration de :
1. Rassurer les Partenaires Techniques et Financiers : En informant le FMI, la Banque Mondiale et la BAD de la situation réelle des finances, le gouvernement pourra établir un climat de confiance indispensable pour obtenir des financements et du soutien.
2. Protéger l’Économie : Révéler les irrégularités peut également ouvrir la voie à des mesures correctrices, permettant ainsi de sécuriser les ressources publiques et d’éviter d’éventuels détournements.
3. Instaurer un Climat d’Affaires Positif : La transparence financière est un principe fondamental pour attirer les investissements. En montrant sa volonté d’agir contre la corruption, le nouveau régime pourra établir un cadre propice aux affaires.
En somme, la situation décrite par Ousmane Sonko doit servir de point de départ pour un audit rigoureux et transparent des finances publiques. Dans un contexte où des preuves de falsification des chiffres peuvent impacter négativement le développement économique, il est impératif que le nouveau régime prenne des mesures concrètes pour éclaircir les zones d’ombre. La lutte pour un Sénégal prospère et transparent commence par une remise à plat de la situation financière nationale. La balle est désormais dans le camp des nouvelles autorités, qui doivent faire preuve de responsabilité et d’engagement envers le peuple sénégalais.
Dr Seydina Oumar Seye