Le sceau des prophètes paix et salut sur lui est sans conteste une figure non-négligeable, en termes de gouvernance des affaires publiques. Cela s’explique du fait qu’il ait réussi à fonder une communauté basée sur les principes de justice, d’égalité et de miséricorde. Quoi de plus normal, lorsqu’on est choisi par le Créateur pour faire parvenir à l’humanité Son message ? Donc, son action est bien évidemment accompagnée par une onction divine qui fait que sa mission ne pouvait qu’être couronnée que par un succès exaltant.
Pour autant, il doit être un modèle pour tous les gouvernants. Bien qu’exempt de tout reproche, il peut inspirer tous les dirigeants, y compris ceux qui sont sujets à l’erreur.
Ainsi, ce qui doit être intéressant dans cette entreprise de suivre le messager de Dieu, ce sont les efforts de conformité à ses enseignements qui sont inhérents à toute bonne gouvernance.
Il devient dès lors important pour nous d’exposer quelques principes qui doivent susciter de l’intérêt pour les gouvernants, et même les gouvernés, surtout dans le contexte sénégalais actuel, avec la survenance depuis mars dernier d’une alternance politique inédite.
Justice, Egalité et Miséricorde
La justice et l’égalité occupent une place prépondérante dans la mission du noble messager. En atteste le verset 135 de la sourate « Les Femmes » où le seigneur appelle les croyants à l’observation stricte de la justice, ce même en défaveur des proches (père, mère et autres) et
que dans cet exercice le rang social de la personne n’est même pas pris en compte. Une interdiction est également faite au suivi des
passions.
Le messager étant le premier des croyants, a toujours fait preuve d’observation ferme de cette recommandation divine. C’est pourquoi, il a toujours réfuté le fait de privilégier les uns au
détriment des autres sur la base du rang social ou de la proximité familiale.
N’avons-nous pas lu ou entendu cette assertion du messager de DIEU : «Si Fatima, fille de Muhammad, volait, je lui couperais la main» ? C’est une affirmation à la fois de la justice et de l’égalité.
Justice est rendue lorsque les règles qui sont prévues sont appliquées sans tenir compte de la personne mise en cause, c’est là que survient l’égalité. Elle qui met tout le monde sur un pied de
traitement.
Il faut en outre signaler que les non-musulmans ne dérogeaient pas à la règle. Le traité de «Hudaybiya» garantissait entre autres, la
sécurité des non-convertis vivant sous l’autorité islamique. Par ce traité, on peut relever le principe de la compassion ou de la miséricorde. De ses relations avec les non-musulmans, même en position de force, le sceau des prophètes a toujours prôné la tolérance.
«Partez, vous êtes libres», cette célèbre phrase a été prononcée suite à une victoire militaire symbolisant la conquête de la Mecque.
Au vu de ces exemples, on peut soutenir que le dernier des messagers était un chantre de la justice, de l’égalité et de la compassion.
En se fondant, sur cette réalité, les nouvelles autorités sénégalaises peuvent trouver en lui un modèle de gouvernance en perspective du «jub jubal jubbanti».
Il n’est pas rare d’entendre nos concitoyens parler de reddition des comptes, de réhabilitation,… Il est impératif, au risque de ne pas être dans l’arbitraire, de s’inspirer des enseignements du prophète. Mouhammad (PSL). Cependant, nous signalons, qu’il est hors de question d’inviter les autorités sénégalaises à faire table rase du passé, sous prétexte de la compassion. C’est même trahir l’esprit de la justice enseigné par l’islam. C’est une religion de droiture qui encourage l’application juste et équitable de la loi. Dans le même ordre d’idées, c’est trahir le même esprit de justice, lorsqu’il sera question d’application sélective des poursuites, si elles sont enclenchées. Que tout le monde soit concerné, en dépit des couleurs politiques.
Nous précisons également, qu’on peut s’inspirer du prophète sans le clamer à tout-va, ce qui compte, c’est l’intention de suivre ses
précieux enseignements. Sur ce registre, il est tout à fait normal et d’ailleurs, c’est le contraire qui doit être considéré comme de l’hérésie, qu’un musulman s’inspire de son prophète, le modèle
affirmé par DIEU que nous devons suivre.
Par conséquent, nul besoin de brandir la laïcité pour rejeter cette argumentation, puisqu’il ne
s’agit pas de mettre une idéologie religieuse comme référentiel politique. La précision est importante.
2 commentaires
Machallah quelle fierté ! C’est un grand plaisir de vous lire à travers ces lignes Mr Sylla. Vous êtes un grand travailleur social
Professionnel de l’éducation spécialisée je veux dire