Dakarmidi – Une femme sur deux souffrira un jour de sécheresse vaginale. La plupart ignorent encore qu’il existe de nombreuses méthodes pour en venir à bout ! Hormones, laser, plantes, probiotiques, acide hyaluronique… Tour d’horizon des solutions disponibles pour traiter la sécheresse vaginale.
Petites fuites urinaires , rapports sexuels douloureux, inconfort vulvaire… Ces sujets restent tabou. Les femmes n’en parlent pas. Pas même à leur gynécologue. À l’examen, on voit une muqueuse pâle, une vulve très lisse avec parfois des petites fissures, un tout petit clitoris… En insérant le speculum, le gynéco sent la sécheresse vaginale et la finesse de la muqueuse.
Elle est si fragile que l’examen médical peut la faire saigner… « Et pourtant, les femmes ne disent rien. C’est moi qui suis amenée à les questionner… », précise la gynécologue Brigitte Le-tombe. La raison de leur silence ? La certitude qu’on ne peut rien y faire. Un tabou que le Dr Letombe voudrait faire tomber.
À la suite de la publication de l’étude américaine WHI* en 2002, le traitement hormonal a été accusé de tous les maux. Les hormones font peur. Résultat : la majorité des femmes cessent leur suivi gynéco dès que leurs règles s’arrêtent. Or, souvent, c’est là que les problèmes de sécheresse commencent…
Quel que soit son âge, il ne faut pas hésiter à parler de ses soucis de sécheresse intime à sa gynéco, car il y a des solutions !Les hormones pour stimuler la muqueuse
lusieurs raisons expliquent une sécheresse vulvo-vaginale : une hygiène excessive, des vêtements inadaptés, une épilation intime , certains médicaments (psychotropes, antihypertenseurs… ), des perturbations de la flore, des infections à répétition, des maladies auto-immunes (Gougerot-Sjören)…
Mais la cause principale, c’est le manque d’hormones, qui peut se manifester dès la quarantaine.
Les traitements hormonaux locaux sont souvent la solution la plus efficace, pour les femmes qui n’ont pas de contre-indications ( cancer du sein … ). La muqueuse se revascularise, épaissit, devient plus souple, le pH vaginal se normalise. D’autres problèmes associés, comme les urgences urinaires, s’améliorent aussi. Jusqu’à présent, ces hormones existaient seulement sous la forme de crèmes, gels, capsules ou ovules, à mettre tous les jours ou tous les 2 jours dans le vagin. Un traitement que les femmes suivaient peu, car ces produits tendent à « couler ».
L’anneau vaginal EstRing est facile à mettre en place et est totalement imperceptible une fois installé. EstRing diffuse pendant 3 mois de l’estradiol (œstrogène naturel). Peu à peu, la muqueuse retrouve sa trophicité.
Et au bout de trois mois ? « Si la femme a repris des relations sexuelles régulières, qui préservent la bonne santé du vagin, le problème est souvent résolu, explique le Dr Letombe. Sinon, on peut remettre un autre anneau. »Les probiotiques pour entretenir la flore vaginale
La sécheresse intime perturbe la flore vaginale. Quand l’épithélium est très fin, ses cellules basales et parabasales ne contiennent pas de glycogène. Or, ce glycogène est absolument nécessaire pour maintenir un pH idéal dans le vagin et pour nourrir la flore qui s’y trouve… Si le pH devient trop acide ou, au contraire, trop alcalin, les infections se multiplient. D’où l’importance de booster cette flore par des probiotiques. La solution idéale : les associations probiotiques et hormones (Trophigil, Florgynal).
Car plus la muqueuse est imprégnée d’œstrogènes, plus elle fabrique de glycogène dont les bonnes bactéries se régalent. Pour les femmes qui ne peuvent pas prendre d’hormones, il existe des préparations à base uniquement de probiotiques (Gynophilus capsule vaginale, tampons périodiques Florgynal). On peut aussi consommer des probiotiques par voie orale (Imgalt, Fémibion… ), car la flore vaginale est issue de la flore intestinale. Mieux la flore intestinale sera équilibrée, mieux la flore vaginale se portera.L’acide hyaluronique pour hydrater
Cette molécule existe naturellement dans le derme et dans l’épiderme. Elle se gorge d’eau et préserve les tissus contre l’assèchement. Les crèmes et ovules à l’ acide hyaluronique sont suffisants pour les petites sécheresses vaginales. Elles regonflent la muqueuse et lui redonnent de la souplesse. « Certaines études montrent qu’au bout d’un certain temps , l’acide hyaluronique conduit à une réépithélisation de la muqueuse », précise notre expert. Autrement dit, le simple fait d’hydrater favorise une petite repousse de la muqueuse. Pas autant que les hormones, mais c’est appréciable. Parmi les produits contenant de l’acide hyaluronique : Cicatridine crème et Cicatridine ovules, Hydralin lubrifiant sécheresse intime, à l’acide hyaluronique et la glycérine.
Le laser pour les muqueuses très abîmées
Certains traitements contre le cancer ont un impact très délétère sur la muqueuse vaginale. Au point d’entraîner des douleurs intolérables. Pour ces femmes qui ne peuvent pas prendre d’hormones et sont insuffisamment soulagées par les autres méthodes, il existe depuis peu la possibilité de stimuler la muqueuse au laser (laser Mona Lisa). Les séances sont onéreuses (300 € ou plus), mais leur efficacité est remarquable. Seuls quelques centres en France proposent cette technologie (info@deka. fr, tél. : [00 33]4 78 62 71 48).
Les plantes pour apaiser les irritations
La sécheresse vaginale entraîne des sensations de brûlures , de démangeaisons , de douleurs…
D’où l’importance de ne pas se contenter d’hydrater et de nourrir mais aussi d’apaiser l’irritation. De nombreuses plantes sont utilisées.
L’ aloe vera, anti-inflammatoire et hydratant, se retrouve dans de nombreuses préparations.
Notre choix : Crème apaisante Saforelle, à base de bardane et d’allantoïne ou Crème Ménophytéa hydratation intime, à la guimauve et à la grenade.
L’huile de millepertuis, peut être utilisée en application locale, matin et soir. « Elle est nourrissante, cicatrisante, anti-inflammatoire antalgique, antibactérienne, antimycosique et antivirale », explique le Dr Bérengère Arnal, gynécologue et phytothérapeute.
|