NETTALI.COM – Très mal inspirée, l’équipe nationale du Sénégal a décroché un nul décevant face au Togo, le mardi 21 novembre, à Lomé. Une manière de dire que dans cette rencontre comptant pour la 2ème journée des qualifications au Mondial 2026 et la dernière avant la CAN, les champions d’Afrique en titre ont été sauvés par un excellent Édouard Mendy.
La question que l’on peut de prime abord se poser, est de savoir comment on peut jouer un match sans démarrer avec un attaquant de pointe ? Difficile de savoir en effet quelle mouche a bien piqué Cissé pour mettre en place un tel système ? Il a encore surpris bon nombre d’observateurs en faisant preuve d’autant d’audace, mardi face au Togo, à Lomé pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la coupe du monde.
La vérité est qu’un véritable 9 est indispensable dans une équipe. Non seulement pour marquer des buts, mais aussi pour harceler la défense adverse. Un 9 est en effet fait pour fatiguer les défenses et libérer l’espace pour les autres attaquants.
Aussi la question qui taraude les esprits est de savoir pourquoi Cissé n’a pas pensé à aligner un 9 au départ ? Depuis huit (8) ans en effet qu’il est sur le banc des Lions, le sélectionneur aux dreadlocks a attendu cette deuxième journée des éliminatoires de la coupe du monde pour expérimenter ce système si atypique pour ne pas dire rare. Les rares coachs qui s’y sont essayés, se sont cassés les dents. Ce n’est pas Pep Guardiola qui dira le contraire. En effet, le technicien espagnol s’était aventuré à ce système lors de la saison 2021-202, mais a malheureusement constaté les dégâts. Pourtant son effectif comportait plus de joueurs qualités que celui de Cissé. Avec le recrutement d’Erling Haaland, un vrai 9, Manchester City a pu réaliser sa meilleure saison : un triplé historique (Ligue des champions, Premier League et FA Cup).
A un moment donné, la Roja avait eu un peu de réussite avec ce schéma tactique. Fabregas, le faux 9 d’alors de l’Espagne, avait réussi ce drôle de rôle. Autant dire que ce système est inopportun et inefficace. Et l’entrée de Nicolas Jackson à la 75ème minute a mis à nu les errements tactiques de Cissé, un sélectionneur qui tâtonne toujours et toujours. En 15 minutes de jeu, l’attaquant de Chelsea s’est procuré deux belles occasions de but. Sa première tentative a été sauvée in extremis par le portier togolais, suite à une frappe en pivot.
Édouard Mendy, le sauveur
Critiqué à tort ou à raison depuis le Mondial 2022, Édouard Mendy a abordé ce mardi, le costume de sauveur des champions d’Afrique. Il a d’abord permis à son équipe d’aller à la pause sans encaisser de but, en réalisant un sublime arrêt réflexe sur cette volée de Kevin Narey à la 43e. Mieux, il s’est montré bon sur ses relances et autoritaire sur ses sorties. Et en toute fin de partie , le portier d’Al Ahli a sécurisé le nul avec cette magnifique double parade face à Kodjo Fo Doh Laba et Abou Ouattara.
Kouyaté, Sarr et Ndiaye à la ramasse
Tantôt axe central, tantôt milieu récupérateur dans le système hybride d’Aliou Cissé, Cheikhou Kouyaté a alterné le bon et le moins bon dans chaque rôle. Capable d’aller de loin pour venir réaliser un gros tacle sur Karim Dermane (9e), le joueur de Nottingham Forest a aussi été en mesure de perdre une balle dans la foulée qui aurait pu occasionner une situation dangereuse pour les locaux. Son remplaçant, Lamine Camara a apporté un peu de tonus au milieu de terrain du Sénégal.
Laissé sur le banc face au Soudan du Sud ce samedi, Ismaïla Sarr était bien parti pour apporter de la fraîcheur à l’attaque sénégalaise. Mais le Marseillais n’a pas montré grand chose dans son jeu. Son bon appel et sa belle passe pour Sadio Mané à la 31e sont toutefois à souligner, mais l’ailier de l’Olympique de Marseille a encore une fois été beaucoup trop timide et n’est jamais réellement parvenu à user de son accélération foudroyante pour poser des difficultés aux défenseurs adverses. La première fois qu’il a réussi à passer sur son côté, son centre n’a fait aucun effet.
Que dire d’Iliman Ndiaye ? Aligné en électron libre face au Soudan du Sud pour jouer ce fameux faux 9, l’attaquant de l’Olympique de Marseille a plutôt tourné en rond, descendant parfois trop bas pour toucher le ballon. Il a fait le tour du terrain et souvent avec des courses inutiles. Alors qu’il peine à convaincre en sélection, Iliman Ndiaye, encore une nouvelle fois, n’a pas pesé.
Sadio Mané et Gana Guèye, le poids de l’âge ?
Ils sont les deux premiers joueurs de l’histoire du football Sénégal à atteindre la barre des 100 sélections. Donc Sadio Mané et Gana Guèye sont sans conteste des cadres. Mais depuis un certain temps, ces deux là n’échappent pas aux critiques. Leurs prestations récentes laissent vraiment à désirer.
Avec un marquage très serré sur lui de la part des Togolais et surtout de l’inusable et expérimenté Jacques-Alaixys Romao, Sadio Mané a été muselé et s’est montré très discret en première période, alors qu’il rate inexplicablement son unique occasion dans cette rencontre à la 31ème et se loupe dans son contrôle sur une relance parfaite de Koulibaly (46e). Plus excentré en seconde période, il a été trouvé et s’est davantage montré de par ses accélérations et ses centres, mais a eu quelques déchets. A signaler tout de même son joli travail pour servir Iliman Ndiaye à la 56ème.
Même s’il a assuré ses relances et ses renversements, Gana Guèye a montré quelques lenteurs dans son jeu. La vitesse des milieux terrains togolais l’a un peu gêné. Autant dire que le joueur le plus capé de l’équipe nationale du Sénégal (104 caps) n’a pas livré son meilleur match.
D’ici la CAN qui débute en janvier 2024, les Lions n’auront pas l’occasion de disputer un autre match. C’était le dernier test pour Aliou Cissé. Et nous espérons qu’il va ranger ce schéma tactique là où il l’avait trouvé.