Deux jours frais et pluvieux à Tambacounda marque une fin d’année dans toute sa splendeur. Oui Tambacounda m’a accueilli dans tous ses éclats. Une année superbe tire à à sa fin mais un mois de Décembre atypique et douce de par ses platanes, une idéale rencontre avec ses arbres géants qui sont de véritables lieux d’échanges. Des coins ou endroits pour divers débats inachevés accompagnés de thé : « ataya ».
A Tambacounda, la dégustation d’une tasse de thé est un art. L’art de la siroter nous pousse vers des pensées actives. Oui des jus de fruits succulents accompagnés de leur mousse, nous rendent oisifs : sans rien faire.
A Tambacounda les jours se ressemblent et les nuits se rapprochent à celles de la capitale. La densité de la journée est liée avec les navettes des taxis motos : « diakarta », le jeu des enfants : croyez moi à Tamba les enfants jouent bien le ballon, les travailleurs de bois (les menuisiers et autres..) et l’ouverture des boutiques cosmètiques. Les nuits sont pareilles qu’à Dakar : la vente de nourriture dans les restaurants, les kiosques, dans des coins de la rue les plus visibles y compris la vente de café comme à Dakar.
A Tambacounda, chaque personne essaie de gagner sa vie à sa manière.
A Tambacounda, la nature est verdoyante et spécéfique. Ses plantes nous protègent contre les rayons de soleil et produisent de l’humidité par leur feuillage qui tantôt rafraîchit la terre et pourtant la région de Tambacounda n’est pas entourée de réserves d’eau. Tambacounda n’a ni un cours d’eau, ni de mer, ce sont ses arbres qui lui procurent de l’humidité.
A Tambacounda chaque maison contient une fontaine : des puits dont nous nous servons quotidiennement et pourtant chaque demeure détient aussi des robinets. Pour les femmes le fait de puiser de l’eau dans les puits et d’en faire du linge avec le banco c’est de la pure sagesse qu’elles se référent aux ancêtres de même que la cuisine se fait avec du feu de bois alors chaque maison détient des bouteilles de gaz butane. Les Cris des enfants au milieu de la véranda, leurs brouhahas c’est un pur spectacle. Un spectacle unique et rempli d’affection.
Savez vous que les querelles entre enfants provoquent un profond amour entre eux : tantôt ils s’accrochent et pleurent, tantot ils jouent ensemble et crient de joie. Ce jeu juvenile sème de l’entente entre eux. Si les adultes, leurs parents savaient ça que l’amour enfantin est né dans le tiraillement et que la grande famille est fondée dans ça, alors que nul ne donnerait raison à son fils ou bien du tort à celui de l’autre. Tambacounda mon horizon.
À Tambacounda, le Bamana et le Peulh voire même le Toucouleur sont les langues les plus parlées, là-bàs comme Dakar, on y trouve diffèrentes éthnies. Le Bamana, ma tante Diatou Cissé me le dompte à le parler alors que je suis Bamana qui ne comprends presque rien. Diatou Cissé toi qui a porté les enfants de ton défunt frére dans l’obscurité. Diatou Cissé toi qui ne cesse de faire des navettes lointaines de Tamba à Dakar pour voir si mes fréres et moi nous nous portons bien et que nos conditions de vie est bonne. Tante Diatou Cissé proche ou loin, absence ou prèsence nos coeurs se voient toujours là ou il y a la certitude et nos esprits se croisent là ou régnent les bonnes images.
Et la langue peulh, une langue que Awa Bâ veut me transmettre de par son amour fou et gourmand qu’elle tient en moi : Awa Bâ ma « guidélam ».
Tambacounda mon panorama