La cérémonie de présentation du livre du professeur Abdoulaye Bathily intitulé « Passion de liberté », me donne l’occasion de lui rendre un hommage appuyé en raison de ses immenses qualités intellectuelles mais également de son vécu politique qui ne laisse guère indifférent. Il appartient à la phalange des hommes politiques passionnés avec des convictions chevillées au corps, redoutable dans les débats et nationaliste intransigeant. Son parcours est une véritable source de méditation pleine de péripéties où s’entremêlent succès, échecs, objectifs atteints et promesses déçues. C’est la loi de la vie et c’est heureux qu’il s’en accommode
Cette cérémonie avait réuni un parterre d’intellectuels et d’hommes de valeur dont la présence avait constitué un relief flamboyant. Parmi les interventions toutes d’harmonie et de symétrie, celle du distingué Mamadou Diop Decroix a attiré mon attention lorsqu’il a attribué la paternité des tenues traditionnelles des présidents Ibrahima Boubacar Keita du Mali et Macky Sall du Sénégal au professeur Abdoulaye Bathily. Je réagis à partir des échos qui me sont parvenus, car je n’avais pas assisté à la cérémonie. C’est pour dire que cette tenue date des temps immémoriaux d’autant que dans le Cayor profond, on l’appelle « Feukhiyeu ». J’ai porté cette tenue en 1947 à Ndande, année de mon entrée à l’école primaire. Même à Dakar, les grands « ndananes » qui s’étaient regroupés en association qui s’appelait « gawarmani », s’habillaient de cette manière le dimanche en tissu blanc gabardine.
Sans doute le professeur Bathily et consorts l’ont réhabilitée au point que de nos jours, tout le monde s’en accommode. Il s’agit juste d’une précision par rapport à ce que je sais de cette tenue plus fonctionnelle pour travailler que les grands boubous et pantalons bouffants. Le Feukhiyeu est un ensemble trois pièces un pantalon, une chemise manches longues et un kaftan sans manches.
Majib Sène