Le tribunal de grande instance de Louga (nord), saisi pour non-assistance à personne en danger après le décès en couches d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye, a mis sa décision en délibéré au mercredi 11 mai, a constaté l’APS, vendredi matin.
Une peine d’un an de prison dont un mois ferme a été demandée contre quatre des prévenues. Le procureur a souhaité, en revanche, la relaxe des deux sages-femmes remises en liberté dès le début de l’enquête, lesquelles ont comparu libres devant la juridiction.
Le tribunal a rejeté la demande de liberté provisoire introduite par les avocats des quatre sages-femmes placées en détention préventive. Le procès ouvert le 27 avril avait ensuite été renvoyé à ce jeudi en raison d’une requête introduite par la partie civile, qui arguait n’avoir pas eu accès au dossier.
Cette affaire judiciaire est partie du décès en couches d’Astou Sokhna, le 1er avril, à la maternité de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye de Louga. Sa famille estime qu’une négligence du personnel de l’établissement public de santé est à l’origine de sa mort.
Grève générale.
Arrivée à l’hôpital, Astou Sokhna avait attendu en vain, pendant plusieurs heures, pour subir une césarienne. Son époux a déposé une plainte auprès du procureur de la République de Louga pour non-assistance à personne en danger.
L’enquête judiciaire sur sa mort a débouché sur l’inculpation de six sages-femmes et la détention préventive de quatre d’entre elles, depuis le 19 avril.
Les circonstances du décès de cette femme d’une trentaine d’années ont suscité une vive indignation au Sénégal.
Le ministère de la Santé a envoyé une mission d’enquête administrative à Louga, qui a débouché sur des mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital Amadou-Sakhir-Mbaye. Le 13 avril, le directeur de cet établissement de santé, Amadou Guèye Diouf, a été limogé et remplacé par Abdallah Guèye, un administrateur hospitalier.
A Louga, plusieurs syndicats de travailleurs de la santé ont tenu un sit-in pour dénoncer les mesures conservatoires prises à l’encontre de certains employés de l’hôpital. Dans plusieurs régions du pays, les professionnels de la santé ont décrété une grève générale de vingt-quatre heures en guise de protestation contre l’inculpation des sages-femmes.
Avec Aps