Dans la première partie de cette chronique, nous avions parlé de la fabuleuse trajectoire de cet homme dont la persévérance et l’endurance sont dignes d’exemple. Malgré une enfance marquée par un paupérisme ambiant, il a toujours su redresser la barre car il s’apparente au roseau qui plie mais qui ne rompt jamais. Les embûches, les traquenards, les peaux de banane et parfois les trahisons, n’ont jamais réussi à le détourner de ses objectifs grâce à une détermination qu’on ne rencontre que chez les dieux d’Olympe. Ce n’est donc pas exagéré de dire que grâce à dieu, l’intelligence, la passion et la patience de l’alpiniste lui ont permis de revenir souvent au pied de la montagne pour atteindre le sommet tant convoité. Outre son intelligence et sa patience qui sont en partie les atouts majeurs des peuls dans la conduite de leurs troupeaux à travers forêts et lagunes, il est toujours debout, jamais couché. En 1985, il mit sur les rails la société ITOC, spécialisée dans les hydrocarbures avec une modeste somme de base d’un demi million de francs CFA. À cœur vaillant rien n’étant impossible, il sut gérer correctement son affaire qui prospéra grâce à l’aide d’Allah SWT. Sa sagesse légendaire, son intégrité irréprochable et sa vision prospective l’aidèrent à réaliser ses ambitions nobles et légitimes. Ainsi, ses activités connurent une notable envolée malgré des menées subversives dont la persistance, en un moment donné, emprunta les sentiers sinueux du découragement, voire du renoncement. Mais grâce au moral de l’alpiniste, le sommet de la montagne se rapprocha de plus belle et les résultats obtenus, de plus en plus encourageants.
Bien accroché sur les ailes de la Sourate Le Créateur verset 2, le Saint Coran nous dit : « Ce qu’Allah accorde en miséricorde aux gens, il n’est personne à pouvoir le retenir et ce qu’il retient il n’est personne à le relâcher après lui. Et c’est lui le puissant, le sage ». Sa générosité est telle que pour lui, la famille est loin d’être un fardeau mais une réelle source de motivation pour les gens de grand cœur, d’exercer la solidarité dans tous ses aspects. La ferme qu’il a édifiée dans la circonscription de Pout, justifie amplement son attachement à l’élevage et à l’agriculture ces deux mamelles si précieuses pour les « ardos ». Son prestigieux nom sera immanquablement inscrit sur les tablettes de l’histoire en tant que veilleur et éveilleur de conscience. La jeunesse consciente trouvera en lui l’exemple d’un défricheur dont l’apport à la croissance économique du Sénégal est absolument considérable. Les qualités des hommes et femmes qui ont l’envergure de cette manne céleste, sont pour moi un terreau fertile pour écrire des chroniques de cette nature. Je reste ainsi fidèle à la belle sentence du Président Abdou Diouf qui recommande de ne voir chez l’autre que ce qui peut ennoblir.
Le Sénégal, osons le dire, est fier de ce natif de Thiès parce qu’il l’a honoré par son comportement chevaleresque, par sa compétence tant de fois éprouvée, par son inventivité mais, également, par son ingéniosité. Homme de grandeur et d’espoir, son action est toujours précédée par la réflexion d’où l’immortalité qui caractérise son œuvre. Il faut souligner que de tout le temps, aucune fatalité n’a pu le condamner à être, tel Sisyphe, un travailleur inutile et sans espoir.
Majib Sène