En période de pleine lune, il ya souvent une étoile filante qui se détache des autres pour parcourir les nuits du monde. À l’instar de cette étoile, Ousmane Sonko, né en 1974 à Thiès, ville réputée jadis par son syndicalisme bouillonnant de passion, a fait une irruption fracassante dans le landerneau politique sénégalais. En un temps record, il s’est fait un nom, une image qui colle à l’esprit comme une sangsue. Après de brillantes études secondaires et universitaires, il est entré à l’École Nationale d’Administration du Sénégal d’où il est sorti inspecteur des impôts et des domaines. Syndicaliste doublé d’un homme de refus, il finit par être révoqué de l’administration fiscale ; cette révocation lui a ouvert les portes de la politique et il ne tarda guère à créer sa propre formation sous l’appellation PASTEF, qui renvoie à la notion d’engagement patriotique intégral.
Réputé pour son éloquence et ses idées révolutionnaires mais également son courage, il embarqua dans sa barque « pastefienne », beaucoup de jeunes dans tous les segments de la société tant et si bien qu’on lui colla l’étiquette de Messie. Élu député à l’Assemblée Nationale, sa coalition se classa troisième à l’occasion de l’élection présidentielle de 2019. Dès lors, personne ne pouvait plus douter de son ascension fulgurante en politique dont la confirmation est attestée par les élections locales du 23 janvier dernier, avec les victoires éclatantes de sa coalition Yéwi Askan Wi, qui a raflé la mise dans la presque totalité de Dakar la capitale, Thiès, Ziguinchor, qui sont des régions stratégiques. Il a fait de la Casamance son terroir d’appartenance, le fief politique de sa coalition. Élu maire de la commune, il a supplanté avec la manière son prédécesseur après un magistère d’une douzaine d’années. Ses démêlés avec la justice à la suite d’une accusation de viol aux flancs desquels étaient nés les douloureux événements de mars 2021, ne l’ont point affaibli politiquement, tant il est vrai que chaque jour, il gagne en popularité. D’aucuns lui reprochent une certaine arrogance dont il n’arrive pas à se départir tellement qu’il se positionne comme un homme de fortes convictions qui n’a pas de langue de bois. Son ambition majeure c’est d’être prochainement le président du Sénégal et il travaille d’arrache-pied avec ses militants pour atteindre cet ultime objectif.
Personne ne peut lui dénier le droit de convoiter les suffrages de ses compatriotes tout comme ces derniers ont toute la latitude de porter au pinacle, le candidat de leur choix. C’est comme cela que doit fonctionner la démocratie et si tout le monde le comprend ainsi, tout ira à merveille. En tous les cas , Ousmane Sonko incarne les valeurs et vertus de cette jeunesse qui bouscule tout sur son passage pour montrer de quoi elle est capable même si dans la perspective, elle peut commettre des erreurs susceptibles d’entraver son cheminement.
Cependant, dans son évolution, on constate que Sonko est entrain de façonner sa personnalité, de la rendre plus attrayante et de construire, dans le même temps, une façon de parler plus séduisante sans renier ses convictions. Cette démarche permet sans aucun doute, d’améliorer sa technique de communication si nécessaire à tout homme politique digne de ce nom. Certes, en tant qu’homme politique avec ses forces et ses faiblesses, il ne fait pas l’unanimité mais il est apprécié de beaucoup. Il a intérêt à être moins menaçant dans ses propos futuristes pour espérer davantage gagner la sympathie de ses compatriotes.
Par ailleurs, la proposition de loi criminalisant l’homosexualité, a soulevé dans ce pays, des prises de position passionnelle en dépit de l’existence depuis les années 1965, d’une loi pénale dans le cadre que voilà. Cette loi, dans toute sa rigueur, n’est ni supprimée, ni édulcorée. Le monde entier sait que le Sénégal ne légalisera jamais l’homosexualité et cette position est connue de tous. Il serait opportun d’exhumer cette vieille loi afin que son contenu soit connu de tous.
Toutefois, nous nous devons tous dans un élan unanime, féliciter chaleureusement le peuple sénégalais pour sa maturité et son comportement chevaleresque qui nous ont permis avec l’aide de Dieu, de connaître, sauf en de rares circonstances, des élections apaisées. Souhaitons qu’il en soit toujours ainsi, jusqu’à la fin des temps. Que la paix, et rien que la paix séjourne pour toujours dans notre cher pays car, sans elle, la terre promise de l’émergence ne sera jamais atteinte.
Majib Sène