Dans le très respectable landerneau intellectuel sénégalais, émerge un sujet d’une impressionnante envergure, je veux nommer l’éminent professeur de lettres Abdoulaye Racine Senghor. Ceux qui ont fréquenté le célèbre Lycée Malick Sy de Thiès ne me démentiront pas. Ceux qui l’ont côtoyé dans les cercles intellectuels ont découvert un homme d’une impressionnante intelligence, toujours lucide, arborant une humanité qui émeut et ravit l’imagination. Nationaliste, viscéralement ancré dans les valeurs premières de son terroir d’appartenance, il a une capacité d’écoute mais également de répartie qui sont quelques uns des traits dominants des grands penseurs qui rêvent d’un monde de paix, d’amour et de fraternité. Dans le cadre que voilà, il est difficile de l’égaler tellement l’homme paraît sentimental, courtois mais tout à fait véridique quand la situation l’exige.
Mon premier contact avec lui a été un régal, tant cet homme est doté d’une ouverture d’esprit qui fait qu’il n’est ni répugnant, ni isolationniste mais compréhensif et attachant. Toute parole qui sort de la bouche de cet homme est comparable à un anabolisant qui donne la force de croire et d’aimer. Voilà quelqu’un auprès de qui on apprend toujours grâce à sa manière de communiquer et à sa sagacité, toutes choses qui se déploient comme étendard au vent.
Sa simplicité et son sourire séduisant, en font un homme au commerce facile qui s’interdit toute forme de haine et de vanité. Il est le symbole vivant du sérère, fier de sa « sérérité », s’il m’est permis d’user de ce néologisme.
À la fois homme de culture et acteur culturel, il a enregistré partout où il a servi, des succès à la hauteur de ses compétences. L’une de ses particularités, c’est de n’être jamais mêlé à aucun scandale en privé comme en public et c’est tout à son honneur. De directeur de cabinet à la Présidence du Conseil d’Administration du Musée des Civilisations Noires, en passant par l’administration du Monument de la Renaissance, pour ne citer que ces secteurs d’activité, le Professeur Abdoulaye Racine Senghor fait partie des exemples dont peut s’enorgueillir la culture sénégalaise. Poète et écrivain talentueux, il joue un rôle absolument remarquable dans l’Association Nationale des Écrivains du Sénégal, dont il est l’un des plus prestigieux acteurs.
Il n’y a guère longtemps, il avait bien voulu préfacer mon ouvrage les « Chevauchées du Xalam », en dépit de ses nombreuses charges administratives. Sa disponibilité, sa générosité et sa serviabilité m’ont toujours impressionné au point que je le considère, pour ma part, comme une manne céleste aux vœux exaucés. Le Sénégal à bâtir que nous appelons de tous nos vœux, apparaît à mes yeux comme une terre promise. Nous ne pourrons l’atteindre qu’avec le concours de tous, en particulier avec des génies de la trempe du Professeur Abdoulaye Racine Senghor qui, dans la fabuleuse histoire de l’humanité, ont été des déclencheurs de révolution. Qu’il trouve ici, l’expression renouvelée de ma profonde et affectueuse estime.
Majib Sène