Depuis son installation il y a plus d’un an, le CNG de lutte fait des avancées significatives dans la gestion de ce sport qui compte de nombreux supporters dans toutes les familles sénégalaises. Pour s’en convaincre, il suffit de porter une attention sur les grandes affiches qui soulèvent on ne peut mieux, un enthousiasme délirant chez les populations dans toutes leurs diversités. Les affiches Tapha Tine contre Boy Niang, Siteu contre Papa Sow et tout récemment Balla Gaye 2 contre Bombardier, ont soulevé l’enthousiasme des populations toutes conditions confondues.
Malheureusement, des impondérables ont anéanti la promesse des fleurs, avec le comportement éhonté de quelques énergumènes, plus portés vers des actes de vandalisme, de violences incontrôlables et d’actes qui jurent d’avec le fair-play et les attitudes chevaleresques.
Les mesures envisagées pour éradiquer tous les maux constatés dans la pratique de cette discipline, sont porteuses d’optimisme. Repenser les faces à faces d’avant combat demeure une priorité car, tels qu’ils sont organisés de nos jours, donnent naissance à de très graves dérapages, avec leurs regrettables conséquences. Ce qui s’est passé entre Ama Baldé et Modou Lo est absolument regrettable. C’était tellement grave qu’on pouvait dénombrer une mort d’homme. Avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, on peut envisager des plateformes plus sécurisantes dans lesquelles les antagonistes n’ont pas besoin de se retrouver en même temps et dans un même lieu. Ce procédé éviterait la folklorisation de l’événement et, dans le même temps, lui donnerait un visage nouveau qui accrocherait davantage les sponsors. Ce sera une véritable révolution qui garantira la sécurité des acteurs en plus qu’elle signera la rentrée définitive de la lutte dans l’ère de la modernité. Il est vrai que la mise en œuvre d’une telle perspective, ne manquera pas de susciter des réactions négatives chez les traditionnalistes allergiques à tout changement. Mais la lutte sénégalaise n’a pas le droit de toujours continuer à végéter dans les pratiques surannées d’où la nécessité d’engager toutes les réformes qui permettront d’accroître les fabuleux avantages dont ce sport peut légitimement se prévaloir.
Il est heureux de constater que le CNG fait actuellement un bon travail tant en ce qui concerne l’organisation des séances de lutte et la prise de décisions qui vont dans le sens d’une plus grande amélioration des méthodes de fonctionnement de la structure. Toutefois, le déroulement tardif des combats qui empiètent dans une bonne partie de la soirée, ne va pas sans créer des désagréments d’ordre sécuritaire. Nous espérons que le CNG, dans sa dynamique actuelle, Examinera la question avec l’ensemble de ses partenaires et prendra, en conséquence, les meilleures décisions possibles.
Majib Sène