S’il y a dans notre pays, un nom qui est intimement lié au football, c’est bien celui de Elhadj Malick Sy « Souris ». Plus qu’une vedette, souris est une légende vivante du football sénégalais. Les légendes, comme tous les Dieux d’Olympe ne meurent jamais en raison de leurs exploits dans tous les théâtres d’opérations sportives. Notre bonhomme, depuis sa tendre enfance, a choisi le football comme son sport favori et a su le pratiquer avec un brio digne des stars les plus futées du monde. Son club de raison et d’amour fut la Jeanne d’Arc de Dakar qui fêtera, dans quelques semaines son centenaire. À l’aise sur le flanc droit comme au centre, il avait l’extraordinaire capacité de marquer des buts dans des positions diverses et variées. Lui seul pouvait construire un spectacle digne des plus grands prestidigitateurs avec la balle ronde qu’il domptait à sa guise. Je me souviendrai toujours d’un de ses matches avec la Jeanne d’Arc au cours duquel il marqua quatre buts d’excellente facture au réveil de Saint Louis. Auparavant, il nous faisait rêver avec l’Équipe Nationale à Abidjan en 1961, puis à Dakar en 1963 à l’occasion des Jeux de l’Amitié en remportant la médaille d’or. Il devint au terme de sa carrière, président de son club, puis de la Fédération Sénégalaise de Football. Cerise sur le gâteau, il eut le bonheur d’être finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations en 2002 au Mali et quart de finaliste à la Coupe du Monde Corée – Japon dans la même année.
Il a su allier merveilleusement les études et le sport en devenant inspecteur des impôts et des domaines. Géniteur de l’école de football « Aldo Gentina » qui a fourni à l’Équipe Nationale ses plus grands serviteurs. Ancien ministre, ancien président du conseil d’administration du Port Autonome de Dakar, il peut se vanter d’avoir consacré l’essentiel de sa vie à son pays qui lui doit une fière chandelle. Inutile de dire que le football occupe une importante place dans sa vie d’autant que dans ses rêves, il ne voit que des ballons.
Souris ne s’épanouit que dans le monde sportif qu’il connaît à merveille. Souvent dans sa voiture, il a des ballons qu’il offre aux jeunes qui jouent dans les terrains vagues. Il le fait à cœur joie car entre le football et lui, il y a une fusion, voire une osmose que rien ne peut contrarier. Ce jeu merveilleux ne lui est guère étranger pour avoir su le pratiquer avec amour, avec passion.
Nous nous souviendrons longtemps encore de cet après midi de vendredi 25 février 2022. où il rendit l’âme en même temps que s’achevait la prière de l’après midi. Dans l’histoire, il aura été le premier à avoir qualifié son pays à la Coupe du Monde de Football. Il laisse beaucoup d’orphelins dans ce pays où il compte beaucoup d’admirateurs grâce à la magie du football. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » a dit un grand penseur français. La preuve de cette assertion nous est fournie par la mort de cet homme charismatique qui n’a pas vécu inutile. Son patriotisme n’avait d’égal que son engagement dans toutes les causes qui honorent l’homme. Mais hélas quand on a fini sa mission sur terre, on passe le témoin bon gré mal gré. C’est cette volonté de dieu qui conditionne la continuité de l’espèce humaine et il sera toujours ainsi jusqu’à la fin des temps. Que Dieu dans sa Bonté infinie lui pardonne ses péchés par la Grâce de Taha l’Intercesseur (PSL), et lui réserve une place privilégiée dans Ses jardins paradisiaques.
Majib Sène