Dakarmidi – Dès les premières années de notre indépendance, la femme sénégalaise, consciente de ses responsabilités dans la marche du pays, s’est résolument engagée dans l’immense chantier du développement. Nous prenons en exemple la célèbre Hadja Ndawa Niang qui s’est muée en femme d’affaires en organisant chaque année, des mini foires au caravansérail et plus tard, au stade Iba Mar Diop, anciennement nommé stade fédéral. Cet événement avait créé un irrésistible engouement auprès de la population. Des produits vivriers de toutes sortes, des étoffes rares et autant de belles choses servaient de décors à l’événement. L’occasion était propice pour la promotion de jeunes artistes chanteurs, danseurs sans compter les troubadours venus d’autres régions du pays.
Cette mini foire est incontestablement l’ancêtre de toutes les foires qui s’organisent de nos jours avec des spécialisations diverses. Comme pour prouver l’ingéniosité de cette femme de qualité qui a montré la voie à toutes les femmes pour leur engagement effectif dans les chantiers du développement. Le Sénégal à bâtir appelle la participation généreuse de tous les bras valides en particulier ceux des femmes dont nous louons le savoir faire et les initiatives heureuses. Elle a montré l’exemple dans une époque difficile où tout était à inventer, en s’armant d’audace et de fortes convictions. Plaise à dieu que son exemple se perpétue pour l’honneur et la gloire de notre cher Sénégal.
Cette égérie est la mère du célèbre footballeur feu Limamoulaye arraché à notre affection suite à un stupide accident de la circulation. Elle est aussi la mère de l’épouse du PDG Cheikh Tidiane Niang, président du CNG des courses hippiques. Sa dernière foire avait battu le record d’affluence des précédentes avec une organisation plus méthodique, plus riche en produits exposés d’autant qu’elle s’était déroulée sur plus d’une dizaine de jours. Le Président Senghor, à cette occasion, n’avait pas manqué de la féliciter chaleureusement en lui promettant un soutien plus conséquent à la prochaine édition. Hélas, la mort est venue l’emporter nous laissant les souvenirs d’une femme de qualité et d’imagination que nous n’oublierons jamais.
Membre de toutes les institutions économiques et sociales, décorée dans les ordres du mérite et du lion, elle a eu l’insigne honneur d’être la première vice-présidente de la chambre de métiers de Dakar, fonctions qu’elle a assumées avec compétence et efficacité. Le Sénégal doit beaucoup à cette femme rappelée à dieu le 14 octobre 2007 à l’âge de 79 ans.
Membre fondatrice du groupement économique et social, elle fut l’une des toutes premières femmes à siéger dans cette institution, y apportant son savoir-faire, sa vision et y avoir imprimé sa belle empreinte de la plus belle des manières. Si aujourd’hui, les femmes sénégalaises, dans un élan unanime ont revendiqué et obtenu en partie, la parité, c’est parce que, dans ce combat, Hadja Ndawa Niang en a été l’inspiratrice sinon la plus dynamique. Elle a le mérite d’avoir compris en temps opportun, que le développement du pays ne peut aucunement se réaliser sans la femme et pour cela, elle s’est engagée sans réserve. Son sacrifice n’a pas été vain car, aujourd’hui, la femme sénégalaise est dans tous les combats qui honorent le pays grâce à celle que nous pleurons sans cesse. Qu’elle repose en paix.
Majib Sène