Tous les pouvoirs qui se sont succédé dans notre pays ont tous en un moment donné des grands enjeux politiques du moment, tenté de museler les médias, de les diviser et au besoin de les liquider. Des lobbies tapis dans l’ombre de certains médias de la place s’érigent en chevaliers du Macky dans le seul but d’assouvir leur dessein. Le nouveau code de la presse s’inscrit dans la dynamique de dynamiter les médias pour faire plaisir au Chef. Celui-là même qui voudrait coûte que coûte s’éterniser au pouvoir. C’est aujourd’hui plus que jamais que les médias sont en danger puisque leur destinée serait abandonnée entre des mains peu expertes et qui croient dur comme fer qu’ils doivent utiliser les forceps à la place de la matière grise pour régenter les médias.
Quid du Fond d’appui aux entreprises de presse qui remplace l’aide à la presse et qui reste corrélé à des conditionnalités qui excluent la plupart des médias supposés être contre le pouvoir de Macky SALL. Alors que les acteurs de la presse et la société civile ont toujours réclamé la transparence dans la gestion de l’aide à la presse, la publication de la liste des bénéficiaires et les montants alloués procèdent d’une conspiration jamais vue avec l’argent du contribuable. D’ailleurs, le ministère de la Communication a été épinglé par les derniers rapports des vérificateurs. L’aide à la presse accuse un dispatching discriminatoire et pour couronner le tout, on l’a remplace par un Fond d’appui à la presse qui cible quelques médias et le tour est joué. Cette injustice ne passera pas et le ministre de la Communication devrait éviter de s’immiscer dans les affaires des médias et du Code de la presse.
Car, aujourd’hui, tous les acteurs des médias comprennent que c’est lui et son Chef qui tirent les ficelles du nouveau Code de la presse truffé d’incohérences et d’erreurs que seuls des acteurs matures sont capables de déceler. Après avoir semé la discorde à la maison de la presse, à l’agence de la presse sénégalaise et décidé d’épurer les médias et journalistes qui dérangent, voilà à nouveau le ministre de la Communication en œuvre pour ouvrir la voie à son mentor pour un troisième mandat.
Il est temps que les acteurs des médias se concertent et plébiscitent à la tête des organisations de médias des hommes d’expérience, des hommes sereins capables de prendre en charge les mutations du secteur dans le respect des normes. Mais ce à quoi on assiste aujourd’hui finira par faire éclater la vérité. Si c’est sur un coup de tête que l’on tente de régenter les médias, bonjour les dégâts. Il faut qu’on se respecte dans ce pays.
Wait and see
Aliou TOP, Président de l’Association Nationale de la presse en ligne du Sénégal (ANPELS).