Commençant par la situation que le pays a traversée ces dernières semaines, Ousmane Sonko estime que c’est une victoire qui revient au peuple sénégalais. « Le peuple ne nous doit plus rien. Nous ne sommes pas dans la politique pour survivre mais pour changer la marche du pays.
Depuis plus de 6 ans nous sommes en train de nous donner à fond, pour que le pays change de direction. Nous, en tant que classe politique, nous devons tirer des leçons par rapport à la posture du peuple face aux événements passés. Nous n’avons jamais œuvré pour la démagogie. La politique que nous avons vue pendant toutes ces années doit cesser. Les sénégalais n’ont pas besoin de tout cela » explique ainsi, le leader de Pastef démontrant que les leçons de ces événements doivent être bien saisies.
Poursuivant, Ousmane Sonko précise : « Dans ce pays, nous n’avons plus besoin d’alternance, mais d’un changement catégorique de système. L’ère des alternances doit etre révolue car, nous l’avons vécu à plusieurs reprises et cela n’a rien résolu. Nous devons donc laisser la politique de côté et travailler pour l’intérêt des sénégalais. Ces milliers de citoyens ont confiance en notre discours et notre comportement. La personne de Ousmane Sonko n’a pas d’importance, mais l’espoir dans le discours est une réalité ».
Sur la question des dégâts et décès liés aux manifestations, le patron de Pastef estime que la justice pour les martyrs doit être faite. Ainsi, il entend déposer des plaintes et saisir la justice en collaboration avec le mouvement M2D pour que ces événements soient tirés au clair. « Si l’État est logique dans ce qu’il dit, c’est à dire que Ousmane Sonko est coupable de ces dégâts, le procureur devait automatiquement s’autosaisir. Mais c’est juste parce qu’ils ne sont point logiques dans ce qu’ils disent ». Le M2D va apporter son mémorandum et le distribuer partout dans le pays. Mais également nous allons déposer votre plainte car, dans ce pays, justice doit etre faite pour ces martyrs.
Revenant à la charge du régime, l’opposant considère que Macky Sall est le pire président que le Sénégal a jamais connu. Aujourd’hui, estime t-il, « avec son échec patent, il ajoute qu’il va terroriser tout le monde avec son mode de gouvernance. Son projet est de semer la terreur dans le cœur des sénégalais ».
Pour le leader de Pastef, ces promesses à l’endroit de la jeunesse sont une énième promesse qui va s’ajouter à cette longue liste. « Rien n’est plus dramatique que de tenter de régler le problème de l’emploi avec des promesses pas sincères. Il ne peut rien changer d’ici la fin de son mandat. Nous devons simplement en tant que démocrates l’accompagner tout en le surveillant pour qu’il ne puisse faire ce qu’il veut. Bref, ces promesses ne tiennent sur rien, absolument rien ».
Concernant la suite judiciaire de son cas, Ousmane Sonko sera sans ambages : « Je tiens à rappeler que le dossier est simplement vide. C’est pourquoi je me suis dit qu’il est temps que tout soit tiré au clair. C’est un dossier en instruction donc l’affaire doit suivre son cours normal et que tout soit tiré au clair. C’est ce que je souhaite. Nous sommes tellement pressés », estime Sonko tout en rappelant être allé en justice pour combattre cette injustice qui s’est fait remarquer durant ces neufs ans. »Je ne serais jamais d’accord qu’on l’utilise en tant qu’arme politique. Je n’accepterai jamais qu’on escamote mon casier judiciaire », lance le patriote au régime en place.
« Ce n’est pas Macky Sall qui va m’empêcher de me présenter en 2024… »
Pour Ousmane Sonko, le combat va continuer et d’ailleurs, le dossier doit être classé sans suite si la procédure est normale. Sinon, il fera face à toute tentative de manigance visant sa personne… « Je ne suis pas n’importe qui dans ce pays. Donc je ne me laisserai jamais faire dans ce dossier. Macky Sall ne respecte pas les institutions, il sera difficile qu’il se fasse respecter. L’institution, on lui donne un contenu. Nous respectons les magistrats parce que nous savons tous qu’il y’en a qui font bien leur travail. Mais le président de la République est déterminant dans leurs décisions. Nous avons de bons magistrats, mais l’État prend les graines pourries qu’on met dans des positions juridiques stratégiques et qui prennent de mauvaises décisions », signale le patriote tout en estimant que dans ces conditions, il est difficile de respecter ce qu’ils appellent ‘les institutions’.
En termes clairs, le parlementaire veut faire savoir que le plan du régime actuel a échoué car, « leur souhait était de salir son casier judiciaire. Mais que Macky Sall sache qu’à part Dieu, personne ne peut m’empêcher d’être candidat en 2024. Il est trop petit pour m’en empêcher », dira Ousmane Sonko.
Revenant sur la dernière sortie du ministre des forces armées, Sonko rappelle que c’est un droit pour le citoyen de reconnaître ou non la légitimité du président. C’est selon son appréciation des actes posés par le président. Sur la constitution, Macky peut être légitime. Mais la démarche qu’il a adoptée pour faire sa politique donne à qui de droit, de penser qu’il ne peut être légitime ». Il ne mérite pas d’être président au vu des magouilles et tentatives de fraudes pendant les dernières élections ». Ma position sur sa légitimité n’a jamais changé ».
« Le pouvoir ne me poussera pas à aller dire à des familles religieuses ce que je ne crois pas… »
Sur ses relations avec les familles religieuses, Sonko rappelle que certains hommes politiques ont voulu le mettre en mal avec ces régulateurs sociaux. « J’ai été décrédibilisé dans certaines familles religieuses. Nous avons de grandes difficultés à nous rendre dans certaines familles religieuses, car ces gens font tout pour nous déstabiliser aux yeux de ces familles religieuses », signale le patriote qui souligne en même temps que tôt ou tard, la vérité finira par éclater. Ousmane Sonko rappelle qu’il a de bonnes relations avec les familles religieuses, mais la soif de pouvoir ne le poussera pas à aller dire à des familles religieuses ce que je ne crois pas. Nous ne faisons pas de discriminatyion dans ces familles religieuses, c’est loin d’être notre rôle. Mais nous rappelons que nous ne refuserons jamais le souhait de ces hommes religieux qui œuvrent toujours pour pacifier l’espace politique ».
Concernant les élections locales, le leader de Pastef appelle à la mobilisation de toute la jeunesse pour que les élections locales se tiennent en 2021. Quitte à nommer un autre ministre de l’intérieur qui sera capable de gérer cette question électorale.
Pour finir son propos, Ousmane Sonko donne rendez-vous aux sénégalais avec la parution d’un ouvrage dans lequel il décline la vision qu’il a de cette Afrique qui a été longtemps le rêve de ses fils. Mais également sur les prochaines sorties qu’il prévoit d’effectuer hors du pays pour échanger avec d’autres chefs d’État africains voire européens car, comme il le souligne, malgré ses convictions fortes et ses principes, Pastef/Les Patriotes n’est point un parti fermé…