Dakarmidi – Les amateurs de lutte ont été heureux de retrouver le chemin des arènes après une longue année de privation pour cause de coronavirus.
Le programme proposé par le promoteur de lutte Gaston Mbengue a attiré la foule des grands jours. En effet Diène Kayré/Modou Anta et Lac de Guiers 2/Eumeu Sène était une affiche suffisamment attractive pour une foule bigarrée, enthousiaste et rompue à toutes sortes de commentaires, des plus osés au plus modérés.
Ainsi va la lutte qui entraîne des passions souvent démesurées, parfois aussi des confrontations aux connotations partisanes. L’arène nationale a été le lieu de convergence des amateurs venus de tous les coins du pays, pour prouver à quel point ils étaient pressés de retrouver leur sport favori dont ils étaient sevrés pendant bien des lustres.
C’est le lieu de rendre un hommage particulièrement bien mérité à l’enfant du Ndiambours, mais aussi de Ndande, lieu d’origine et de naissance de sa mère la princesse Soda Fall totem de Kalom, le mythique puits dont les origines sont si lointaines. Si la confrontation Diène Kayré contre Modou Anta a répondu à toutes les attentes avec la victoire sans bavure du premier nommé, il n’en fut pas de même pour l’affiche royale Eumeu Sène contre Lac de Guiers décevante à tous points de vue.
D’aucuns ont fustigé l’attitude négationniste des deux lutteurs, mais en particulier celle de Lac 2 trop défensif comme à son habitude préférant les échanges de coups de poing plutôt que la lutte pure. Après plusieurs interruptions consécutives aux blessures de Eumeu Sène et au temps épuisé, l’arbitre mit fin au combat. Lac de Guiers fut déclaré vainqueur pour avoir comptabilisé moins d’avertissement, 3 contre 4.
Un match nul aurait été équitable si l’arbitre par manque de pédagogie, n’avait attribué le dernier avertissement peu évident du reste, à Eumeu Sène dans presque les dernières secondes du combat. Ce triomphe sans gloire jouera sans conteste en défaveur du vainqueur réputé pour sa tactique de lutte ultra défensive.
S’il ne change pas, il risque de ne point étrenner le titre tant convoité de roi des arènes. Pourtant il a tous les atouts physiques et même techniques pour régner en maître dans l’arène Sénégalaise. Encore une fois toutes nos félicitations au promoteur Gaston Mbengue qui, dans toutes les circonstances, a fait preuve d’un patriotisme digne des paladins d’autrefois.
Majib Sène