Dakarmidi – Les principales parties prenantes comité d’organisation, gouvernement japonais, ville de Tokyo et comités internationaux olympique et paralympique se sont réunies samedi en ligne pour décider du sort des spectateurs étrangers. “Afin de clarifier la situation pour les détenteurs de billets vivant à l’étranger et de leur permettre d’ajuster leurs plans de voyage à ce stade, les parties côté japonais sont arrivées à la conclusion [que les spectateurs] ne pourront pas entrer au Japon au moment des Jeux” , selon un communiqué précisant que les instances internationales olympiques acceptaient cette décision. Une autre décision devrait être prise en avril, voire plus tard, sur la jauge des sites olympiques pour le public résidant au Japon.
” Notre première priorité a été, est et reste la sécurité de tous les participants aux Jeux olympiques et du peuple japonais », avait déclaré en préambule de la réunion Thomas Bach, président du Comité international olympique (CIO), ajoutant : « Nous devons prendre des décisions qui peuvent nécessiter des sacrifices de la part de chacun. “
Une interdiction historique
Depuis début mars, les médias nippons annonçaient que le gouvernement japonais avait déjà opté pour l’interdiction des spectateurs de l’étranger, en raison notamment de l’inquiétude de la population japonaise face au Covid-19 et à ses variants.
Cette interdiction constitue une première historique. “ Ce n’est jamais arrivé que des spectateurs étrangers soient interdits d’entrer dans le pays hôte au moment des Jeux, même pendant la grippe espagnole lors des Jeux olympiques d’Anvers en 1920 “, relève Jean-Loup Chappelet, professeur émérite à l’université de Lausanne (Suisse) et spécialiste des JO.
Vaccination pas obligatoire pour les participants
Plusieurs mesures contre le Covid-19 ont déjà été élaborées pour garantir la sécurité des Jeux de Tokyo. La vaccination des participants ne sera pas obligatoire mais le CIO l’encourage vivement. Il a même annoncé la semaine dernière qu’il allait acheter des vaccins à la Chine, une décision qui a surpris les organisateurs japonais. Les jeux feront surtout la part belle à la télévision, dont les droits de retransmission sont cruciaux pour les finances du CIO.
Une population inquiète
L’été dernier, les organisateurs voulaient encore faire de ces JO une célébration de « la victoire de l’humanité sur le virus ». Mais leur discours a radicalement changé ces dernières semaines en insistant désormais sur ” l’anxiété ” des Japonais et ” la priorité ” à accorder à leur sécurité.
Le Japon, qui a maîtrisé mieux que d’autres la crise sanitaire, a néanmoins connu une vive recrudescence des infections entre novembre et fin janvier, ce qui l’a conduit à réimposer temporairement l’état d’urgence dans une grande partie du pays, y compris dans le Grand Tokyo.
Le gouvernement nippon a lancé en février un programme de vaccination, qui ne concerne jusqu’ici que le personnel soignant. La majeure partie de la population du pays ne devrait pas être vaccinée d’ici les JO (23 juillet-8 août).
Depuis plusieurs mois, l’opinion publique japonaise est très majoritairement hostile à la tenue des Jeux cet été, préférant un nouveau report ou une annulation pure et simple. Et un sondage publié le 8 mars par le quotidien Yomiuri révélait que seuls 18 % des Japonais étaient favorables à une autorisation de spectateurs venant de l’étranger pour les Jeux