Dakarmidi – Le magazine Jeune Afrique est largement revenu sur les conditions dans lesquelles, le fils de l’ancien président du Sénégal a été libéré et « transféré » à Doha (Qatar). Shaikh Tamim, l’émir de ce riche et petit pays du Golf a été déterminant dans le processus qui a conduit Karim Meissa Wade loin de Rebeuss, du Sénégal et de ses sympathisants, Rebeuss, où il devait purger sa peine jusqu’en 2019.
Et depuis que Wade fils est parti à bord d’un jet privé en compagnie de Me Madické Niang et du procureur général du Qatar, le Président Macky Sall s’est emmuré dans un silence total, lui, qui a tracé les conditions qui ont mené Karim Wade vers une liberté. Et sur le plan juridictionnel, grâce ou liberté conditionnelle ou liberté « négociée »? Énigme! Ce qu’il faut retenir, c’est que Mr Wade est sorti sur la volonté d’un seul homme, le chef de la magistrature suprême, qui a, au préalable, et ce, pendant des semaines, échangé avec des hommes en l’occurrence Me Madické Niang et son oncle El Hadji Mansour Mbaye sur le bien-fondé de la libération de Karim. Oui, certains de nos lecteurs seront surpris de voir le nom du doyen des communicateurs traditionnels figuré dans le protocole si secret qui lie le Président Macky Sall à la famille Wade.
Jeune Afrique a ouvert une large fenêtre sur ce protocole, et sur les ingrédients qui l’ont motivé dans un scénario à l’allure d’un film hollywoodien, où les acteurs principaux ne semblent s’entendre que sur un seul point, le verrouillage des échanges qui ont abouti à une entente et les points qui le composent. Il n’y a pas longtemps, le palais présidentiel s’était approché du Palais royal de Doha aux fins d’obtenir la garantie que Karim Wade diminuerait ses appels vers le Sénégal, chose qui a été immédiatement appliquée par la partie incriminée, et cette dernière s’en était même ouverte à un grand dignitaire de la confrérie mouride, se plaignant de cette mesure qui n’avait aucun sens si ce n’était de l’isoler davantage.
- Les points omis par Jeune Afrique
De petits détails mais ô combien importants ont été annotés dans le protocole de Rebeuss et qui ont sensiblement plombé la stratégie politique mûrement réfléchie par Karim Wade depuis Rebeuss. Et Macky Sall au tout dernier virage, aidé en cela par un homme d’affaires très puissant reconverti « en agent de renseignements », a tué dans l’oeuf et avec précision, le grand souhait des libéraux de voir leur candidat s’essayer d’abord en 2017 avant de s’attaquer à 2019.
Le protocole stipule qu’il est aussi interdit à Karim Wade, à moins qu’il brave ces restrictions, d’envoyer des photos, de poster des vidéos ou même de s’immiscer dans les affaires du pays jusqu’en 2019, date de fin de sa peine.
Et mathématiquement, il serait impossible au candidat du Pds de se présenter à ces deux consultations, puisque le garant d’un tel accord n’est autre que l’émir du Qatar en personne, Shaikh Tamim bin Hamad Al Thani.
Et cet accord d’ici à 2019 ne doit pas et ne peut pas être violé par les deux parties.
Farba Senghor, en fidèle de Wade a déclaré après lecture de l’article paru dans Jeune Afrique, qu’il n’y a eu aucun deal, ni protocole que Karim aurait signé. Et en affirmant ceci, veut-il insinuer que Mr Wade ne reconnaît plus Me Madické Niang comme exclusif détenteur de sa procuration?
- Le rôle que Me Madické Niang a joué dans cette affaire
Dès les premières heures de convocation de Karim Wade à la gendarmerie (section brigade de recherche), le ministre d’Etat était présent en tant que son avocat. Il a accompagné Karim Wade tout le long du processus, jusque dans ses derniers retranchements à Doha. Mais entre-temps, que d’actions n’a-t-il pas déroulé pour la libération de Wade fils? Me Madické Niang aura été chez le Khalife général des mourides au moins une dizaine de fois, spécialement pour l’affaire Karim Wade, lui qui connaissait mieux que quiconque le dossier, mais sans réellement cerner les intentions de Macky Sall.
Et pourtant Me Niang n’est pas né de la dernière pluie. Il ne pouvait plus supporter les promesses de Macky Sall de libérer Karim sans jamais qu’elles ne soient respectées. Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amin en avait aussi parlé à Madické, car lui-même avait reçu de Macky Sall sa parole ferme de libérer Karim Wade. Et finalement du côté des familles religieuses, il n’était plus question d’aborder le sujet avec Macky Sall! Qu’est-ce que l’Etat leur avait raconté sur cette affaire qui les a poussées à l’extirper de leur priorité? Et cela, osons le dire, est une vraie énigme
- Et El Hadji Mansour Mbaye dans tout ça?
Avec la sortie de Karim Wade de prison, l’histoire retiendra qu’El Hadj Mansour y a joué un rôle prépondérant et décisif, et cela lui vaut aujourd’hui, une marque de sympathie auprès du couple présidentiel. Et depuis, le président Sall lui a fait l’honneur de déjeuner ou de dîner avec lui quelques 2 à 3 fois par mois. Tout est parti d’une émission qu’avait organisée Lamine Samba, « Dioguanté » dont il était l’invité. En marge de ce tête-à-tête, il avait officiellement et respectueusement demandé à Macky Sall d’aller vers des retrouvailles avec Abdoulaye Wade.
- Réplique de Macky
Et cela, le chef de l’Etat n’y avait émis aucune objection, mais comme dans ses veines coule le sang « communiste », il avait décidé d’entamer une cuisine pour clouer Wade fils au poteau, et les preuves évidentes qu’il cherchait pour le coincer étaient finalement entre ses mains, l’homme d’affaires cité plus haut en est-il pour quelque chose? Énigme! Dans tous les cas, depuis que Karim Wade est « verrouillé » à Doha, cet homme d’affaires est entré dans les grâces du Président, même si, il n’y a pas longtemps, il était le profil type de la CREI, engendrant dans ses finances, difficulté sur difficulté. Alors, a-t-il vendu Karim Wade ou a-t-il tout simplement fourni les pistes qui ont conduit à l’immense « trésor » de Wade fils enfoui dans certains paradis fiscaux?
Oui, Jeune Afrique magazine a raison d’emprunter sans équivoque le mot ÉNIGME pour parler de Karim Wade. Et cet article a quelques jours du Magal a ressuscité cette affaire qui était enfouie au fond d’un trou et qui aura fait couler beaucoup d’encre et de salive les trois années précédentes!
Pourquoi Jeune Afrique a-t-il attendu la veille du grand Magal de Touba pour soulever cette affaire? Ce journal qui avait caricaturé Khadim Rassoul il n’y a pas longtemps, caricatures qui avaient occasionné de vives émotions et réactions.
Au fait, qui est ce lobby qui se cache derrière Jeune Afrique? Et qui a commandité cet article et à quelle fin? Et si réellement Karim Wade n’est soumis à aucune restriction, s’il n’est pas concerné par un quelconque protocole, fut-il signé par ses « proches » et contresigné par l’Etat du Sénégal, il doit, de manière précise et en toute urgence, faire une sortie et balayer d’un revers de main ce scandale, qui, s’il est avéré, sera le plus ignoble protocole « pondu » sur le dos des sénégalais, ces derniers qui ne cessent pourtant de se battre entre eux pour deux camps adverses, riches comme crezus et qui cherchent à arrondir les « angles politiques » pour d’éventuelles futures alliances…..