Le leader du parti Pastef/Les patriotes, Ousmane Sonko, s’est, lui aussi, adressé aux Sénégalais, à l’occasion de la Tabaski célébrée ce vendredi. Le député en a profité pour revenir sur ses relations avec Me Abdoulaye Wade, la religion et surtout sur le «projet» de son parti, précisant que «l’instrumentalisation de sensibilités ne saurait prospérer dans Pastef».
«Parce que, poursuit M. Sonko, Pastef ne fonde pas son espoir sur l’appartenance à tel ou tel groupe, plutôt que tel autre».
Voici l’intégralité de sa déclaration.
Chers compatriotes,
Au sortir des meilleurs jours de l’année, il nous fait plaisir de nous adresser à tous nos compatriotes ce jour d’Arafat (ndlr, le message a été délivré hier), où Le Tout Miséricordieux a transformé l’épreuve en fête.
Le sacrifice d’Abraham, que les musulmans du monde entier vont perpétuer en communion (aujourd’hui), est la manifestation suprême de la confiance au Tout Puissant.
À Pastef, nous croyons fermement que la politique dans laquelle nous nous investissons est une forme d’adoration, car notre seul objectif étant le mieux-être de chaque Sénégalais. Sans absolument rien attendre en retour.
Sans moyens, nous nous sommes investis corps et âmes pour servir le peuple, sourds et aveugles à toute tentative de corruption et résistants à tout obstacle ou peau de banane.
Une telle entreprise nécessite de la patience. Une patience à toute épreuve. Le pouvoir n’est pas une fin en soi. Il est du domaine de Dieu.
Une victoire ne se matérialisera pas par l’obtention de ce que l’on désire, mais par la mise en œuvre de tous les moyens légaux à notre disposition
Chers compatriotes,
Après l’annonce des Vap, la maladie nous a empêchés d’être dès le début à vos côtés. Nos craintes d´un relâchement de l’initiative ont rapidement fait place à l’étendue verdoyante de 200 ha de terres labourées par des patriotes conscients des enjeux de l’heure.
Cette conscience citoyenne, révélée une fois de plus par la réussite de la campagne de don de sang vient de se perpétuer à travers les Vaps. Nous comptons la poursuivre à travers des Week-end d’Actions patriotiques (WAP). Il s’agira de mener des activités de reboisement, de promotion de comportements sains, etc.)
Nous magnifions cette conscience citoyenne qui nous porte même à croire que beaucoup de patriotes méritent autant sinon plus que nous notre place de président des patriotes.
Chers compatriotes,
Soyez conscients que nos pas de géants ne font pas que des heureux. Ils suscitent la jalousie, qui mène à la haine.
La jalousie s’est dressée devant tous ceux qui se sont mis résolument debout pour promouvoir le bien, en combattant un système. Tous les hommes politiques véridiques en ont fait les frais.
Serigne Touba Khadimou Rassoul a très bien expliqué ce vil et dangereux sentiment, qui détruit d’abord celui qui l’eprouve, dans Houtbou zawal.
Le Prophète Insa en a fait les frais. Mais il est resté résolument sur la voie de la droiture jusqu’à son ascension, car son entreprise, le bien être de l’humain, en vaut la peine.
Chers compatriotes,
Nul ne saurait se réclamer de la religion et chercher à séparer et semer la discorde entre les gens. Quand on se réclame de la religion on doit avoir un cœur pur pour souhaiter à l’autre tout ce qui lui arrive de bien.
Beaucoup de personnes ignorent mes relations avec le Président Abdoulaye Wade, mais sachez que je l’apprécie surtout pour sa générosité de cœur envers tous, même ses adversaires. Bien que nos intérêts politiques soient divergents, il a été le premier à me mettre en garde contre la jalousie et la haine.
Chers compatriotes,
Le projet Pastef n’est pas un projet religieux.
Il est large et il est juste un projet ayant en son cœur l’humain. Ce projet veut ce qu’il y a de meilleur pour les fidèles de chaque religion, de chaque confrérie, de chaque ethnie.
La politique devrait permettre la mise en commun de tout ceci et ne devrait en aucune façon être une source de division et de menace sur la paix et de la cohésion sociale qui ont toujours prévalu au Sénégal.
L’instrumentalisation de sensibilités ne saurait prospérer dans Pastef.
Parce que Pastef ne fonde pas son espoir sur l’appartenance à tel ou tel groupe, plutôt que tel autre. Il se fonde sur l’amour qu’a chacun des 16 millions de Sénégalais pour la bonne gouvernance, les valeurs communes, la démocratie, et leur engagement pour la lutte contre le clientélisme et le recouvrement de la souveraineté.
Chers compatriotes, je vous donne rendez-vous très prochainement pour de l’action, car Pastef est un parti d’action.