Les quotidiens reçus mardi à l’APS abordent la gestion de l’épidémie du nouveau coronavirus, les contestations liées au foncier et le souvenir des manifestations du 23 juin 2011 contre l’instauration d’un ticket présidentiel.
Concernant la gestion de l’épidémie de la Covid-19 au Sénégal, Le Témoin s’interroge : est-ce ‘’un combat perdu d’avance ?’’. ‘’Le virus circule voyage et fait des ravages au Sénégal avec un nombre important de cas graves accueillis dans des structures presque saturées. Face à une telle situation, avec surtout les cas communautaires qui prennent l’ascenseur, des médecins se demandent même si le combat n’est pas perdu d’avance’’.
’’Les cas positifs et les cas graves, qui sont corollaires aux cas de décès, se multiplient de jour en jour avec le retour des cas importés et la multitude de cas communautaires. Sur 5970 cas déclarés positifs, – ce, depuis le premier cas signalé le 02 mars dernier-, 1930 personnes sont aujourd’hui clouées aux lits des différents centres de traitement et de prise en charge pour coronavirus et que 655 cas issus de la transmission communautaire ont été identifiés par les services sanitaires qui font état de 86 décès’’, écrit la publication.
Sur le front de la maladie à coronavirus toujours, le quotidien Source A constate qu’’après une semaine très macabre, le Sénégal, touché par la pandémie, continue de pleurer ses morts (….)’’.
’’Au rythme où vont les choses, le pays va bientôt atteindre 100 morts, suite au nombre de décès qui repart à la hausse. Hier, 2 nouveaux patients ont été emportés par le virus, portant à 86 morts le nombre total. Pendant ce temps, les personnes infectées se bousculent dans les Centres de traitement. Car 82 nouvelles contaminations ont été annoncées, hier. Un autre constat fait hier, c’est la baisse du nombre de cas guéris (34), là où 21 cas graves sont pris en charge dans les services de réanimation’’, souligne le journal.
Sur le même sujet, Sud Quotidien s’exclame : ‘’Quand Dakar échappe au contrôle des acteurs !’’ de la lutte contre la Covid-19.
’’La capitale dakaroise, à elle seule, totalise plus de 5000 cas confirmés de coronavirus au moment où la maladie semble disparaitre dans certaines régions qui restent toutefois en alerte. Face à cette situation, la décision du chef de l’Etat de +déconfiner+ la population est remise en cause par plusieurs spécialistes de la santé publique qui pensent que la charrue a été mise avant le bœuf’’, écrit Sud.
Source A se fait l’écho d’une série de manifestations liées au foncier et titre : de Gadaye au village de Ngor, (….) tous, en mode soulèvement’’.
’’Ça a chauffé, hier, à la Cité Gadaye, où les forces de l’ordre et les propriétaires des 253 maisons démolies à Guédiawaye se sont affrontés. Ces derniers voulaient entamer, sur les lieux, une grève de la faim, pour se faire entendre. Mais leur plan a été vite déjoué, après que les limiers armés jusqu’aux dents ont fait une descente sur les lieux pour les disperser, avec des jets de gaz lacrymogènes’’, souligne le journal.
Il ajoute : ‘’Le moins que l’on puisse dire est que Dakar est assise sur une poudrière, eu égard au trop plein de frustrations en cours dans certaines localités, où les populations étouffent de rage contre la boulimie foncière, dont elles sont victimes. C’est le cas de la Cité Gadaye et du village de Ngor qui sont au bord de la crise des nerfs et qui menacent de laisser leur vie sur place, plutôt que de laisser des gens mettre la main sur leurs terres’’.
Pour le quotidien Tribune, ‘’La grève de la faim du Collectif des victimes de Gadaye a failli tourner au drame’’.
’’Le Collectif des victimes de Gadaye compte 253 membres. Depuis huit (08) ans, ils courent derrière un litige foncier qui les oppose à un prometteur immobilier. Les victimes affirment avoir perdu plus de 2 milliards dans cette affaire. Elles exigent l’application du verdict de la Cour suprême, qui a condamné le prometteur immobilier à une peine de prison ferme et une amende à payer’’, rappelle la publication.
Dans un entretien avec le journal L’As, Alioune Tine, fondateur du think thank Afrikajom center revient sur les manifestations du 23 juin 2011 contre le ticket présidentiel que voulait instaurer le président Abdoulaye Wade.
’’Le Mouvement du 23 est un mouvement unique qui a rassemblé la société civile, les partis politiques, des artistes, des personnalités indépendantes et des Sénégalais ordinaires. Les compétences multiples dans tous les domaines réunis par le M23 constituaient aussi une particularité. Avec la formation du gouvernement et les réalités et aléas de la vie politico-administrative, des fissures et des ruptures sont vite apparues. Aujourd’hui le M23 n’est qu’une ombre et ça se comprend. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et le contexte politique a également évolué’’, dit Tine.
Après le regain de violences notés récemment en Casamance, Le Témoin explique ‘’pourquoi les canons ont tonné…’’.
’’Le regain de tension constaté la semaine dernière en Casamance, et plus précisément aux environs des villages de Bissine-Diola et de Singhère-Diola, résultait de provocations venant des nombreux gangs de coupeurs de routes et bandes de braqueurs qui sévissent encore dans les communes d’Adéane et de Kaour. De ce point de vue, le mot +guerre+ semble être de trop pour qualifier les opérations de ratissage menées par l’Armée afin de sécuriser cette zone infestée de voyous. Car l’Armée, avec sa redoutable puissance de feu, ne saurait engager une +guerre+ contre des malfaiteurs en errance’’, lit-on dans la publication.
Le quotidien Enquête signale que le journaliste Cheikh Yérim Seck a été entendu hier pendant plusieurs heures au niveau de la Section de recherches (SR) de la gendarmerie de Colobane, pour une affaire d’avortement présumé, en présence de son avocat.
’’Le journaliste Cheikh Yérim Seck est resté plus de 10 tours d’horloge dans les locaux de la Section de recherches de la gendarmerie nationale. Scénario attendu, devant les enquêteurs, il a tout nié. Autorisé à passer la nuit chez lui, il repasse ce matin à la SR, pour des confrontations plus sérieuses (…)’’, rapporte le journal.