Le plan de sauvetage rédigé conjointement ces deux derniers mois par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat et les groupements du secteur privé, a été en partie rejeté en conseil de gouvernement. La nouvelle a été annoncée ce week-end par le secteur privé lui-même. Aucune communication officielle n’a encore été faite par le gouvernement à ce sujet.
De notre correspondante à Antananarivo,
L’une des mesures phare du plan de sauvetage était d’offrir une indemnité aux salariés actuellement au chômage technique, et qui ne perçoivent plus aucun revenu. Depuis le début de la pandémie, le secteur privé a obtenu le report de la plupart des échéances fiscales. Une mesure saluée, mais bien en deçà des besoins actuels.
« On est à la recherche de plus. Et le plus était dans le plan de mitigation qui a en partie été rejeté. Nous ce qu’on cherche, c’est une réponse de l’Etat par rapport à ce fameux plan ou une communication par rapport aux mesures que l’Etat compte nous proposer. Et cette communication, on ne l’a pas. Ça nous fait mal. Ca nous frustre que l’on soit laissés pour compte et qu’on ne nous réponde pas, explique Njaka Ramandimbiarison, administrateur de la Confédération du tourisme à Madagascar, le secteur le plus touché par la crise sanitaire et économique. L’Etat doit prendre des mesures visant à la sauvegarde de l’emploi et au soutien du secteur privé. Sinon, nous allons dépérir et disparaitre du tissu économique de Madagascar. Nous sommes dans la semaine du paiement des salaires. Pour nous il est plus que vital d’avoir une réponse du gouvernement sur les mesures économiques apportées au secteur privé. Car encore une fois, nous allons faire ce fameux chèque de la paie, et cela fait trois mois que cela dure ».
Une indemnité chômage exceptionnelle
L’indemnité chômage exceptionnelle liée à la crise du Covid1-9 prévoyait le paiement – au minimum – de la moitié du salaire des employés. Thierry Rajaona, le Président du Groupement des Entreprises de Madagascar, regrette le rejet du texte et veut croire à une incompréhension entre le gouvernement et le secteur privé.
« Ce n’est pas les entreprises qu’on veut soutenir à travers ce dispositif, c’est un dispositif purement social pour le personnel des entreprises qui ont cotisé pendant des années, ont payé leurs impôts et en période de crise, il n’y a aucun soutien qui leur est proposé », déplore-t-il.
Les confédérations professionnelles du secteur privé l’ont annoncé, elles se battront pour faire intégrer un volet social au plan global d’urgence qui devrait être présenté cette fin de semaine par le gouvernement. Un volet prioritaire, disent-elles, « pour éviter de laisser une grande partie de la population plonger dans la misère créée par la crise qui s’en vient ».