Le ministère de la Santé et de l’action sociale a fait face à la presse ce samedi 02 mai 2020 pour faire le point sur la situation du Covid-19. Deux mois déjà que la pandémie sévit au Sénégal, sa propagation ne cesse de croître. D’où l’inquiétude de nos autorités sanitaires…
Mise en avant de la prévention…
Ainsi, le Sénégal a dépassé le cap des 1000 cas. « Nous l’avons tous constaté, le nombre de cas ne cesse d’augmenter…« , a regretté le Pr Moussa Seydi. Ce qui prouve, selon lui, que le combat doit être celui de la prévention et non de la prise en charge, « même si cette dernière est importante. Parce qu’elle permet de sauver des vies humaines mais aussi de prévenir la dissémination du virus dans la société, dans la communauté à partir de ce cas… »
Analyse rétrospective…
Il en a ainsi profité pour donner les résultats d’une analyse rétrospective, « très liminaire sur une partie de nos données… » avec, particulièrement, la collaboration de l’Institut Pasteur de Dakar.
Chez les différents patients…
« Sur une analyse très liminaire portant sur 181 patients, nous avons observé que la durée médiane d’hospitalisation était de 13 jours chez les patients qui n’avaient pris aucun traitement. Cette durée médiane était de 11 jours chez les patients qui avaient pris l’hydroxychloroquine seule et de 09 jours pour les patients qui avaient pris l’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine…« , a fait savoir le Pr Seydi.
Le chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Fann de confier qu’ils ont aussi observé dans ces analyses des données que les patients qui avaient été consulté tôt et qui avaient démarré le traitement dans les 24 heures avaient une durée médiane d’hospitalisation de 08 jours. « Par contre, les patients qui avaient plus 80 ans avaient une durée médiane d’hospitalisation de 19 jours…« , poursuit le Pr Moussa Seydi qui rappelle « un autre résultat intéressant. C’est que tous les patients qui ont bénéficié du traitement à base de hydroxychloroquine et qui ont été consultés précocement, aucune complication n’a été notée, encore moins un cas de décès… »
Les effets secondaires…
« Concernant les événements indésirables ou les effets secondaires, l’analyse a porté sur 362 patients. Et dans cette analyse, nous avons observé 12 cas d’effet secondaire. Et parmi ces 12 cas d’effets secondaires, le traitement a été poursuivi, malgré tout chez 04 patients parce que les effets secondaires n’étaient pas gênants… Le traitement a été arrêté chez les autres. Mais tous ces effets secondaires étaient modérés. Il n’y avait aucun effet secondaire grave. Tous les signes ont régressé à la fin du traitement ou à l’arrêt du traitement sans nécessité d’un traitement supplémentaire… »
La prise en charge avec l’hydroxychloroquine-azithromycine…
Pour ainsi dire, au vu de ces résultats préliminaires, le Pr Seydi assure qu’ils vont continuer leur prise en charge avec l’hydroxychloroquine « et mieux, avec l’hydroxychloroquine-azithromycine… Quelle que soit la qualité du traitement, on peut évidement observer des décès. Mais quand on y regarde de très près, les décès ne sont pas tous survenus à l’hôpital. Certains sont décédés à domicile, d’autres durant le transfert, d’autres à l’hôpital avant même la prise en charge. Et ceux qui ont été admis en réanimation étaient dans une situation grave. Et dans tous les pays du monde, ce genre de patient présente un pronostic réservé… »
Par la même occasion, il a tenu à rendre hommage à l’ « équipe dévouée et compétente » du service de réanimation. A ceux-là qui prennent en charge les malades et qui ne sont pas au devant de la scène comme eux.
« C’est vrai, on ne peut pas continuer dans cette lancée, avec l’augmentation de cas sans avoir de cas grave. Rien qu’aujourd’hui, on m’a signalé deux nouveaux cas graves. Mais cas grave ne veut pas dire condamnation à mort. Il faut qu’on reste réaliste par rapport à la gravité de ces cas mais optimiste par rapport à l’issue…« , souligne le Pr Seydi.