« Quand une pandémie s’en vient, cela ne sert à rien de fuir quand la mort est partout », a dit Franck Ntasamara.
Le Covid-19 a fini de prendre en otage l’Humanité. De confinements à l’Etat d’urgence, les continents se sont repliés sur eux-mêmes ; dans la plupart des chaumières du monde, les familles pleurent leurs morts tandis que l’économie en repli plonge le monde dans une récession qui va forcément redessiner les contours des relations internationales, tant économiques, politiques que surtout, économiques.
Partout, les puissances économiques qui subissent de plein fouet les conséquences de la pandémie du Covid-19 luttent contre cette maladie mortelle et préparent la guerre économique aussi, avec des plans de relances économiques qui doivent impulser la relance de leurs économies respectives et leur permettre de faire face à leurs adversaires qui se préparent tout autant. Les USA annoncent un plan historique de relance, le plus ambitieux de leur histoire pour un montant de 3000 milliards de dollars, tandis que l’Europe a momentanément laissé tomber la sacro-sainte loi sur le déficit budgétaire plafonné à 3 %, l’Allemagne va pour une rare fois déroger à ses principes d’équilibre budgétaire pour booster son économie.
Tandis que les pays du vieux continent et l’Amérique plongent donc vers la récession, la Chine a déjà réussi à juguler l’épidémie pourtant partie de son territoire, et a commencé déjà à afficher des signes de reprise économique, avec une croissance repartie à la hausse.
Ces puissances mondiales savent que la courbe de progression de la maladie sera bientôt descendante, le pic de la maladie ayant été franchi avec une mortalité traumatisante pour les pays occidentaux. Leurs dirigeants savent effectivement que « détermination, calcul, persévérance, présence d’esprit et mémoire, voilà tout ce qu’il faut pour réussir. »
Pendant ce temps, en Afrique subsaharienne, la BOAD offre un appui de 15 milliards à chacun des états membres. Autant dire une goutte d’eau dans la mer ! La France quant à elle annonce un « paquet » pour ses partenaires africains.
Les acteurs économiques locaux comme tétanisés par les enjeux ne bougent pas. Tandis que les banques centrales des pays occidentaux font tourner la planche à billets, notre banque centrale attend timidement de voir comment injecter de l’argent dans le système économique à travers les banques commerciales, dont nous connaissons la frilosité et les taux usuriers qui vont grever davantage la dette commerciale de l’Etat, au lieu de l’aider à faire face, alors que notre pays doit avoir des ressources financières immédiatement disponibles pour injecter directement de l’argent dans le tissu économique national. C’est cela qui fonde toute la pertinence du compte Force Covid-19. Sans investissement massif, nous risquons l’effondrement économique.
Le secteur privé national appelé à la rescousse par l’Etat qui compte sur leur responsabilité sociétale d’entreprise brille aussi par son absence, quand elle ne tente pas de se donner bonne conscience en glissant dans le panier de la République quelques sous qui ressemblent plus à de l’aumône. Le président de la République a bien raison de crier sa frustration. Tandis qu’au Maroc le secteur privé a injecté 2500 milliards pour appuyer l’Etat chérifien, au Sénégal nous en sommes quelque un milliard laborieusement rassemblé !
Il y a donc de quoi effectivement ressentir une profonde colère contre nos acteurs économiques. Du club des investisseurs sénégalais à nos partenaires dont nous sommes la chasse gardée, la Turquie, la France et la Chine en particulier, le Sénégal est en effet en droit de s’attendre à plus de solidarité agissante dans ce contexte où notre économie fragilisée par le repli des recettes est quasi à l’arrêt.
Notre pays en effet n’a comme autres sources que les recettes et les emprunts. Aujourd’hui les recettes journalières, nos ressources propres se seraient contractées, passant de 5 à 1 milliard par jour.
C’est donc dire que nous sommes laissés à nous-mêmes.
« La plus vraie des sagesses est une détermination ferme » disait Napoléon Bonaparte. Saluons donc celle du Président Macky SALL. Elle doit être communicative, cette détermination. Et c’est d’ailleurs parce qu’il en est conscient qu’il appelle à la mobilisation générale contre le Covid-19, en recevant tous les acteurs socioéconomiques et politiques nationaux.
L’heure est très grave en effet ; le Secrétaire général de l’ONU vient de déclarer que l’Afrique risque de connaitre une hécatombe, avec des millions de morts si nous ne prenons au sérieux cette pandémie et ne nous mobilisons pas comme si nous étions en temps de guerre !
Soyons prêts, patriotiquement mobilisés comme un seul homme ; chacun doit se considérer comme celui par qui le Sénégal vaincra le Covid-19. « La plus haute forme de vertu est la ferme détermination d’être utile » a dit Marguerite Yourcenar. Tout le monde est utile à la manœuvre. Dans ce combat contre le Covid-19 où il n’y a d’autre alternative que la victoire, allons jusqu’au sacrifice ultime car, « être citoyen républicain, ce n’est pas attendre la solution, c’est incarner la solution » effectivement.
Le Président de la République a pris les mesures courageuses qui doivent nous rassembler autour de l’objectif primordial du moment : vaincre au plus tôt le Covid-19 et relancer notre économie nationale. N’ayons pas peur. Ni de cette maladie ni de notre avenir, qui s’annonce radieux si nous prenons nos responsabilités encore une fois, et adoptons les comportements attendus de citoyens modèles que nous devons être. « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité à la vaincre (…) C’est une qualité du cœur qui porte (…) à agir, avec sagesse, dans des circonstances difficiles. (…) il ne peut se démontrer que dans l’action ».
Si aujourd’hui nous persistons à afficher la même désinvolture en pensant que la solution à ce mal tomberait du ciel comme un cheveu dans un Coran, nous condamnons surement notre pays, sur tous les plans. Que les leaders d’opinions et les porteurs de voix aient droit au chapitre, il est temps que le peuple sénégalais prenne conscience de sa responsabilité historique à un moment aussi crucial que celui que nous vivons présentement : le défi de vaincre par tous les moyens le Covid-19. Oui, car, « face aux pratiques sociales la science montre ses limites et laisse seul au citoyen le pouvoir de choisir son destin. »
Nous avons donc le choix. Le Président de la République a fait son devoir. Il a pris les mesures attendues. Il a donné les orientations. Il a mobilisé les ressources disponibles et appelé à une union de toutes les forces contre l’épidémie du Covid-19. Aux citoyens sénégalais de prendre leurs responsabilités. Et de faire honneur à notre réputation de peuple d’honneur et de devoir.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R
Add A Comment