Les médecins ne cessent de le dire : l’épidémie de coronavirus qui s’abat sur le monde et sur la France souligne l’impréparation de notre pays à faire face à une catastrophe d’une telle ampleur en termes d’équipements.
Hôpitaux, cliniques, libéraux, agents de l’Etat courent après des masques qui n’arrivent qu’en trop petit nombre et, parfois, par l’entremise de pays étrangers, alors même qu’une décennie en arrière, la France disposait de stocks satisfaisants.
Les langues commencent à se délier et l’histoire de la chute dramatique du nombre de masques dessine un schéma fait d’erreurs stratégiques, de soucis budgétaires et d’abandon partiel d’une souveraineté sanitaire.
« Honnêtement, nous sommes dans une situation digne d’un pays impécunieux et sous-développé. C’est une faillite », a ainsi dénoncé Philippe Juvin, chef du service des urgences de l’hôpital parisien Georges-Pompidou
auprès de L’Opinion
. Jeudi soir au Sénat, Olivier Véran, ministre de la Santé, n’a pas cherché à le cacher
« Nous étions un pays hélas pas préparé du point de vue des masques et des équipements de protection, en raison d’une décision prise il y a neuf ans. Si nous avions eu un milliard de masques chirurgicaux et 600 millions de masques FFP2 comme c’était le cas en 2010, personne ne parlerait des masques. »