Les journaux du mardi commentent la décision prise la veille par les autorités sénégalaises de suspendre les liaisons aériennes avec sept pays pour limiter la propagation du coronavirus.
Le gouvernement sénégalais a notamment annoncé lundi la suspension, à partir de mercredi, et pour une durée d’un mois, de toutes les lignes aériennes avec la France, l’Espagne, la Belgique, l’Italie et le Portugal, ainsi qu’avec l’Algérie et la Tunisie, des pays touchés par le Covid-19. La mesure ne s’applique pas aux vols cargo et aux évacuations sanitaires.
Parlant de cette mesure, Le Soleil affiche à sa Une : ’’Nos frontières fermées à sept pays’’. Le quotidien insiste sur le fait que cette mesure vise à réduire la chaîne de transmission en citant le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr : ’’Face à ce choc exogène mondial (coronavirus), il est de notre devoir d’apporter des réponses mesurées, cohérentes et proportionnées à la menace contre la santé publique basée sur des évaluations des risques locaux’’.
’’Le Sénégal se barricade !’’, s’exclame Le Témoin en soulignant que la mesure consistant à fermer les frontières aériennes était inévitable dans un contexte marqué par la propagation à vitesse exponentielle du coronavirus dans le pays qui a déjà enregistré 27 cas positifs.
’’Mais elle n’est pas sans conséquences pour l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass qui va perdre des centaines de millions de francs Cfa par jour du fait de cette fermeture’’, fait remarquer le journal.
Preuve que le sujet intéresse au plus haut point la presse quotidienne, le titre ’’Le Sénégal se barricade’’ fait la Une de Vox Populi et de Walf Quotidien, tandis que Sud Quotidien s’est limité à afficher : ‘’Macky ferme son espace aérien’’. Il s’agit pour cette publication d’’’une suite mais pas de la fin’’ des mesures de riposte contre le coronavirus.
Enquête anticipe déjà ‘’un gros nuage sur le tourisme et le fret’’ en soulignant que ’’la suspension des vols en provenance des pays touchés par le Covid-19 était devenue une demande sociale (…). Les acteurs du transport aérien et du tourisme risquent d’être les principaux impactés de cette mesure, même s’ils applaudissent une décision jugée salutaire’’.
’’Il n’y avait que le gouvernement et les autorités de l’AIBD qui ne voyaient pas qu’il fallait couper l’arbre de la propagation du Covid-19 par la racine (…) Sans tomber dans le repli communautaire ou dans une forme de racisme, tous les cas enregistrés par le Sénégal ont été jusqu’ici importés. Il est apparu que l’efficacité et la fiabilité des détecteurs thermiques sont loin de faire l’unanimité’’, soutient de son côté L’AS non sans présenter le principal aéroport du pays comme ‘’un passoir pour Covid-19’’.
Pour La Tribune, la décision de suspension de liaisons aériennes permet au Sénégal de couper la chaîne de transmission du coronavirus. Selon la publication, le Sénégal a ainsi ‘’franchi un pas décisif’’ dans la lutte contre le coronavirus.
’’En coupant avec les pays comme la France, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, l’Algérie et la Tunisie, le Sénégal dresse un mûr contre la plus grande zone de contamination de la maladie avec 83 000 cas d’infection au Covid-19. Un nombre dépassant le cumul des infections en Chine’’, fait valoir ce quotidien.
’’Macky coupe les ailes du Covid-19’’, approuve le journal ‘’Kritik’’ en précisant que les pays ‘’concernés par la mesure conservatrice tendant à fermer la voie aérienne de contamination sont des destinations phares en Europe et Maghreb’’.
Le Quotidien pour sa part évoque des craintes sur l’approvisionnement en denrées et un risque de baisse des recettes douanières et fiscales du pays pouvant être induits par la fermeture des frontières aériennes et maritimes du pays. ‘’Le Covid-19 infecte l’économie’’, ironise ainsi la publication du groupe Avenir communication.
Le Sénégal ’’ferme son ciel, augmente ses cas positifs et compromet son économie’’, renchérit L’Observateur.