Les quotidiens parvenus lundi à l’APS rendent un dernier hommage au leader historique du Parti de l’indépendance et du travail (PIT) Amath Dansokho, inhumé dimanche à Saint-Louis conformément à ses dernières volontés.
Amath Dansokho, natif de Kédougou, une commune du sud-est du Sénégal dont il fut le maire, est décédé vendredi soir à Dakar à 82 ans, des suites d’une longue maladie.
A la suite de ses pairs, les journaux saluent la trajectoire de celui qui a été une des figures majeures de la gauche sénégalaise depuis des années. Il a à ce titre participé à tous les combats démocratiques des années 80 à nos jours.
La nation sénégalaise a rendu hommage à « un patriote et visionnaire » (Le Soleil), à l’occasion de la levée du corps à Dakar, cérémonie présidée par le président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse. Il a été ainsi élevé au rang de commandeur de l’Ordre national du Lion à titre posthume.
La dépouille a été ensuite convoyée à Saint-Louis, « lieu d’origine de son militantisme » politique (Le Quotidien), où il a été inhumé à Thiaka Ndiaye, conformément à « sa dernière volonté », relève Le Soleil, lequel quotidien signale que l’édile de la capitale nord du Sénégal a élevé le défunt au rang de citoyen d’honneur.
Le même journal met en exergue le témoigne de son fils Alcaly au sujet des rapports que le défunt entretenait avec ses enfants. Il a évoqué « une face moins connue de son père (…), un homme serviable, un humaniste » décrit comme « très proche de ses enfants ».
« Dansokho immortalisé », affiche Sud Quotidien. « Adieu combattant », s’exclame le quotidien, en évoquant la trajectoire de celui « qu’il ne vivrait pas plus de 40 ans », selon le même journal. Il ajoute que le défunt « a œuvré toute sa vie pour l’avènement d’une société plus égalitaire ».
D’une certaine manière, sa mort réconcilie la classe politique, souligne Walfquotidien. « Amath Dansokho aimait rassembler les hommes politiques à son domicile. Hier encore », à l’occasion de son inhumation, « l’ancien leader du PIT réussit la prouesse de réunir autour de sa dépouille à l’hôpital Principal tous les acteurs politiques, pouvoir comme opposition », écrit le journal.
« Ils étaient tous là pour dire un dernier adieu à cet infatigable combattant de la démocratie sénégalaise », ajoute Walfquotidien, journal selon lequel Bennoo Bokk Yaakaar (BBY, majorité) par exemple, « +pleure+ un de ses piliers ».
Vox Populi revient sur le témoignage du président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse : « Amath n’a jamais trahi un ami, jamais reculé quand le danger était là. Jamais ! »
L’Observateur revient pour sa part sur l’histoire des rendez-vous secrets d’Amath Dansokho avec Serigne Cheikh Al Makhtoum, le défunt khalife général des tidjanes, avec lequel il entretenait des relations personnelles, selon le journal, pour dire qu’il avait « de bonnes relations avec les guides religieux du pays ».
Outre ce sujet, l’affaire Khalifa Sall s’invite de nouveau au cœur de l’actualité, à la faveur de la dernière sortie du président de la République au sujet de la grâce présidentielle que les partisans de l’ancien maire de Dakar réclament pour leur leader.
« Le président Macky Sall vient de trancher sur la grâce présidentielle qui pourrait être accordée à Khalifa Sall », condamné à 5 ans de prison dans l’affaire dite de la « caisse d’avance » de la mairie de Dakar, affirme L’Observateur.
Il cite pour cela des extraits de l’interview accordée à ce sujet par le président Sall à RFI. « (…) Le jour où j’en aurai la volonté ou le désir, je le ferai comme j’ai eu à le faire (…) ». Des analystes politiques « déterrent les maladresses de la communication du président à l’étranger, qui écornent l’image de la démocratie sénégalaise », lit-on dans les colonnes de ce journal.
Vox Populi prolonge cet argumentaire en citant d’autres propos du chef de l’Etat sénégalais : « La grâce est un pouvoir constitutionnel du président de la République. Ça ne dépend que de lui, et de lui tout seul ».
« L’ancien maire de Dakar devra encore croupir en prison, en attendant que l’envie et le désir de le libérer s’emparent du président de la République comme il le clame. Un fait du prince qui montre que Macky Sall se comporte comme le roi soleil qui rayonne sur son peuple », estime Walfquotidien.
« Macky dégoûte les khalifistes », dont Cheikh Guèye, dont les propos font la Une du journal Le Quotidien : « C’est une déclaration indigne d’un président » de la République.