Divers sujets font le menu de la livraison de mercredi de la presse quotidienne, parmi lesquels le procès en appel de l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, dans une affaire l’opposant à son ex-épouse.
« Le proc veut Abdoul Mbaye à Rebeuss », indique le quotidien L’As à sa une, une manchette illustrée par une photo quasiment grandeur nature du banquier sénégalais, premier chef de gouvernement de l’ère Macky Sall, entre avril 2012 et septembre 2013.
« Un an de prison ferme. C’est la peine requise contre l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye par l’avocat général. Il comparaissait hier à la barre de la Cour d’appel de Dakar pour faux, usage de faux, complicité d’usage de faux et escroquerie », écrit ce journal.
« Abdoul Mbaye en danger », indique le quotidien Enquête à sa Une. Il rapporte que l’ancien Premier ministre, relaxé en première instance dans la procédure de faux et de tentative d’escroquerie l’opposant à son ex-épouse Aminata Diack, « risque la condamnation ».
« Le procureur général a requis l’infirmation du premier jugement, en demandant que l’ancien Premier ministre soit condamné à 1 an ferme. En sus, son ex lui réclame la somme de 1 milliard, au titre de dommages et intérêts », ajoute le même journal.
Selon Le Quotidien, le parquet général « a demandé de requalifier les faits en obtention indue d’un document administratif » et a requis un an ferme contre l’ancien Premier ministre dans cette affaire dont le verdict sera connu le 23 juillet prochain.
Tribune, Kritik’, Vox Populi, L’Observateur, la plupart des médias font le compte rendu de cette audience qui les intéresse d’autant plus que l’ancien Premier ministre est considéré comme un des principaux animateurs de l’opposition au pouvoir, sans compter que sa forte présence dans le débat sur les contrats pétroliers en lien avec les allégations de corruption rapportées récemment par la chaîne publique britannique BBC.
« Il faut rappeler que l’ancien Premier ministre a été relaxé de tous les chefs d’accusation en première instance. Son ex-épouse n’a pas jugé nécessaire de faire appel. C’est plutôt le procureur de la République qui a interjeté appel », d’où la réaction scandalisé, selon Kritik’, de son avocat, Me Bamba Cissé.
De même, selon L’Observateur, l’ancien Premier ministre, à la sortie du palais de justice, « s’est scandalisé par le réquisitoire du procureur (..) », mais il affirme « n’avoir pas peur d’aller en prison ».
L’Observateur note par ailleurs que M. Mbaye « est devenu l’homme qui essuie le plus d’attaques de la part du pouvoir », au point de devenir « l’homme à abattre depuis qu’il a passé la ligne ennemie », celle de l’opposition.
Plusieurs autres journaux rapportent que la plateforme « Aar Li nu Bokk », mise en place après la diffusion du documentaire de la BBC portant sur des allégations de corruption dans l’attribution de contrats pétroliers au Sénégal, appelle à marcher à nouveau vendredi, après en avoir été empêché la semaine dernière.
« La plateforme citoyenne remet ça, ce vendredi, sur le boulevard de Gaulle pour l’éclatement de l’affaire Pétro-Tim », dans laquelle est cité Aliou Sall, le frère du chef de l’Etat Macky Sall.
La diaspora, de son côté, « met les pieds dans le plat » de la question de la gouvernance des ressources naturelles, peut-on lire à la Une de Walfquotidien.
« La communauté sénégalaise du Royaume-Uni et Extinction Rebellion, un groupe activiste qui combat BP depuis plusieurs années, vont vilipender demain le géant pétrolier britannique, Frank Tims et la famille Sall », annonce le journal.
Walfquotidien précise : « Ce sera au 30e dîner annuel de l’industrie pétrolière à Londres. Ainsi, la société anglaise va briller de vils feux dans son propre pays. Et ce scandale, amplifié par la BBC, va avoir d’autres retentissements ».
Le Soleil, pour sa part, s’intéresse à la réaction du gouvernement à la recommandation de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne consistant à abandonner le parrainage citoyen lors des prochaines locales.
« Toute modification ultérieure sera le fait du peuple sénégalais », réagit le ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, également chargé de l’organisation des élections. « Aly Ngouille Ndiaye se fâche contre les +missionnaires+ de l’UE », signale Walfquotidien également.
Avec cette recommandation, l’Union européenne « sort du champ de l’observation des élections », renchérit la président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Aminata Touré, dont les propos sont également rapportés par Le Soleil.
Le même journal relaie également le démenti du ministre des Finances et du Budget concernant les tensions de trésorerie auxquelles l’Etat se trouverait confronté. Le ministère concerné « assure que le processus d’exécution du budget 2019 se déroule normalement », écrit Le Soleil.