Les quotidiens reçus samedi à l’APS traitent en priorité de l’examen du projet de révision de la Constitution devant consacrer la suppression du poste de Premier ministre, un texte contesté par l’opposition et des segments de la société civile.
L’Assemblée nationale est notamment convoquée en séance plénière ce samedi pour examiner le projet de loi portant révision de la Constitution. Son adoption attendue va entraîner la suppression du poste de Premier ministre dans l’architecture institutionnelle du Sénégal.
Le conseil des ministres du mercredi 17 avril avait, « au titre de l’examen des textes législatifs et règlementaires », délibéré et adopté un projet de loi portant révision de la constitution.
Le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne avait annoncé à l’occasion de la formation du nouveau gouvernement, le 7 avril dernier, que le poste de chef du gouvernement est appelé à être supprimé, à terme.
« Le préfet invoque l’arrêté Ousmane Ngom [ancien ministre de l’Intérieur sous le régime libéral], pour interdire la manifestation prévue, ce samedi à la Place Soweto », renseigne Vox Populi et qui affiche à sa une : « L’Assemblée hors de portée des protestataires ».
Selon la publication, « en plus de l’arrêté Ousmane Ngom, le préfet invoque une +tentative de discrédit d’une institution publique+ et +menaces de troubles à l’ordre publique+ ».
Cependant ajoute Vox Populi, « le sit in contre la suppression du poste de Premier ministre est maintenu », citant le coordonnateur des Forces démocratiques du Sénégal (FDS), Babacar Diop qui déclare : « Ce n’est pas un arrêté préfectoral qui nous empêchera de tenir notre manifestation ».
Source A va plus loin en titrant « Ca va gazer », en soulignant que « partisans et adversaires du projet de révision de la Constitution [sont prêts] pour solder leurs comptes ».
« Quand les députés de la mouvance présidentielle +Benno Bokk Yaakaar+, tiennent à leur désir de faire passer la loi portant suppression du poste de Premier ministre, via une révision constitutionnelle, plusieurs organisations de la société civile et des partis politiques promettent de s’y opposer, par tous les moyens, quitte à ressusciter le 23 juin 2011 », note le journal dans ses colonnes.
« Et ce, n’en déplaise l’arrêté préfectoral qui pourrait être pris, pour leur dénier le droit de manifester. C’est dire que ça sent le gaz. C’est le ministre de l’Intérieur et ses hommes qui ont du job, ce samedi », commente Vox Populi.
Le Quotidien parle d’ »Une prière mortuaire », en soulignant que « l’Assemblée nationale examine aujourd’hui le projet de loi portant révision de la Constitution ». Selon ce journal, « En cas d’adoption, le poste de Premier ministre va disparaître et le président de la République sera maître de tous les pouvoirs ».
« Des mouvements citoyens comptent tenter un +4 mai+ comme un 23 juin. Mais ça risque de finir comme le 19 avril 2018, lors du vote de la loi sur le parrainage », estime Le Quotidien.
« Vote du projet de loi constitutionnelle n° 07 : 2019.Enterrement sous haute tension », titre de son côté l’Obs, soulignant que la mouvance présidentielle (BBY) est « prête à porter le PM sous terre ». « Le COS/M23 et Cie refusent le deuil de la Primature et décident de perturber la plénière », tandis que « la Police déploie un dispositif allégé modulable en fonction de la réalité du terrain ».
« L’Assemblée, à l’épreuve du +super président+ de la République », s’exclame Sud quotidien et ajoute « En cas d’adoption, ce texte (le projet de loi constitutionnelle), va inaugurer une nouvelle ère de gouvernance des affaires publiques marquée par la centralisation de tout le pouvoir exécutif par le président de la République ».
Pour sa part, le porte-parole de l’Alliance pour la République (APR, pouvoir), Seydou Guèye déclare dans un entretien avec Enquête que « la révision constitutionnelle engagée par le président Macky Sall, vise à réformer le modèle organisationnel de l’Etat pour plus de célérité, d’efficacité et d’efficience dans la satisfaction des besoins des Sénégalais ».
Le quotidien Le Soleil s’intéresse à la polémique sur l’interdiction du voile islamique à l’école et affiche à sa une : « L’Etat stoppe Jeanne d’Arc », une institution scolaire privée catholique qui a récemment exprimé son intention d’interdire le port du voile dans ses écoles dès la rentrée prochaine.
Le journal renseigne que « Hier, dans un communiqué rendu publique, Mamadou Talla (ministre de l’Education nationale), a déploré cet acte et précisé : +Aucun établissement public ou privé ne peut déroger au principe de la laïcité de l’éducation+ garanti par la Constitution sénégalaise ».
« Interdiction du voile à Saint Jeanne d’Arc. La polémique enfle », titre de son côté Enquête qui signale que « les parents montent au créneau et dénoncent une mesure discriminatoire. Le ministre Mamadou Talla met le holà et compte faire appliquer la loi ».