Dakarmidi- Pour ne pas être coupable de complicité silencieuse, l’intellectuel que je suis, a le devoir et l’obligation de vilipender vigoureusement ce que sa modeste conscience ainsi que son statut d’apprenant en quête de savoir considèrent comme une grosse forfaiture. En effet, depuis deux semaines je demeure hanté par un sentiment de malaise, de frustration et d’indignation dont le principal mobile se trouve être le comportement irresponsable et irrévérencieux d’un groupuscule d’étudiants de L’UGB. Lequel comportement est caractérisé par un insipide infantilisme pathologique et un vandalisme puéril, incompréhensible et indescriptible. Je me suis mis alors à imaginer le moyen le plus rapide pour une prise de conscience, mais le seul dont je dispose constitue le recours à ma modeste plume.
Pour une puérile histoire de senteurs nauséabondes, un groupuscule d’étudiants a osé franchir le rubicond en allant déverser les eaux sales et usées dans le bureau du Président de l’Assemblée de l’université Gaston Berger. Acte que nous dénonçons et condamnons avec la dernière énergie car j’estime très sincèrement que même si l’université est par excellence l’expression de la liberté mais : « Celle-ci doit être l’essence qui donne l’être à la responsabilité » (Albert Camus). Je suis très malheureux de constater la loi de la permissibilité dans ce temple du savoir jadis réputé pour la qualité de ses enseignements, la discipline et l’excellence de ses apprenants. Je crois fermement qu’il y’a de quoi s’inquiéter à l’UGB où ces énergumènes subitement sortis du néant, avec ce tintamarre infernal, ce comportement indécent et abject, sèment la zizanie et le désordre. Evidemment comme l’affirme l’empereur Marc Aurèle : « Quand la mesure est dépassée, il n’ya plus de limite » Ce genre de manifestation et de comportement lâches et indignes doivent être proscrits à jamais dans ce temple du savoir.
Jadis respecté et adulé dans la société, l’étudiant est aujourd’hui démythifié, désacralisé et décrédibilisé. N’est-il pas temps d’opérer des changements ? La génération estudiantine, pour ma part, avenir de ce pays, doit éviter de tomber dans la culture de la médiocrité, de la dissipation et surtout celle de la violence physique ou verbale. Nous devons comprendre que c’est la somme de nos ambitions qui ferait l’essor d’une université excellente. Pour cela, il nous faut une véritable détermination pour faire face à la débandade et mettre fin à cette cacophonie qui n’a que trop duré. Je demeure fondamentalement convaincu qu’il existe des frères et sœurs qui partagent mon point de vue et qui sont favorables à l’émergence d’une nouvelle conscience. En terminant cette contribution, j’appelle toutes les brebis de l’UGB à réfléchir sur cette citation d’un ancien président sénégalais : « Sur le chemin de l’école et de l’université, ne cédez pas aux mirages illusoires des effets de mode qui vous détournent de l’essentiel. Laissez plutôt la lumière du savoir guider vos pas. C’est seulement en cette manière que vous serez utiles à vous-mêmes, à vos parents et enfin à la société qui a tant investi sans que vous vous en rendiez compte »
Mouhamed Diop, Professeur au lycée de Salikégné