L’institutionnalisation d’un Chef de l’opposition n’est pas nouvelle, mais sa soudaine acuité n’est guère fortuite. L’avis est de Me El Hadj Amadou Sall.
Dans le Grand Jury de ce dimanche, l’avocat déclare sans broncher que l’idée vise à liquider politiquement Wade et le Pds. Seulement, fait-il savoir à qui veut : » Wade s’en fout…Il s’en fout d’être chef de l’opposition ou pas…. Maintenant qu’on ne participe pas à une élection, on veut se précipiter pour créer un chef de l’opposition…. Ce n’est pas parce qu’on a pas participé à une élection qu’on est mort », dira-t-il avec un ton suffisamment sec pour montrer combien » la stratégie Sall » l’écœure.
Me Amadou Sall de s’étonner que durant les 7 ans de mandat de Macky Sall, pourquoi l’institutionnalisation de ce statut de Chef de l’opposition n’a jamais été achevée et qu’elle n’ait jamais fait l’objet d’une procédure sérieuse.
Interpellé sur l’élection Présidentielle et sur la suppression du poste de Premier ministre, l’avocat commencera par signaler que Wade a, selon lui, eu raison sur tout le monde. » Il n’y a pas de consensus sur le fichier. Il n’y a pas de consensus sur la loi sur le parrainage… Dans son camp, personne ne parle. Pourquoi vous ne parlez pas du silence de Moustapha Niasse. Ce silence inquiétant de Macky Sall, du silence complice de Moustapha Niasse et du silence suspect de Tenir Dieng? Nous savons exactement comment cette élection a été truquée. Des experts y travaillent… » Et là survient une révélation de taille qui laisse comprendre que le Pds n’a pas encore lâché le morceau avec la publication prochaine d’un rapport qui montrera le manège utilisé par l’actuel Président pour rempiler.
Pour finir, Me Amadou Sall de tourner en dérision le Fast track du Président Macky Sall. »Si aller plus vite, c’est se tromper de numéro de téléphone et appeler un Président de la République à la place d’un chef de l’opposition. Alors là! D’ailleurs, pourquoi parler anglais? Pour frimer? Un gouvernement ne devrait pas frimer… »