Prévisible ou pas, l’absence de Mbaye Mbaye Niang de ce nouveau gouvernement de Macky Sall, était pour le moins envisageable. Le désormais ex ministre du Tourisme de « Macky I », est la risée des internautes. Un acharnement en grande partie, dû à ses séries de bourdes et à son litige sur le dossier de Prodac. Son jusqu’au-boutisme condescendant semble lui valoir aujourd’hui une place au sein du gouvernement. Focus sur les trois temps forts qui ont décrédibilisé l’ancien ministre.
Sa prestation sur «France 24 »
Cet acharnement a vu le jour depuis sa piètre prestation sur «France 24» à propos de la promotion du tourisme sénégalais. En effet, le désormais ex-ministre du Tourisme, censé vendre la destination Sénégal, a agi au sens inverse, passant complètement à côté d’une opportunité qu’il n’aura peut-être plus dans sa vie.
Invité à parler du très stratégique secteur touristique du Sénégal sur le plateau de France 24, en tant que nouveau ministre, l’ancien boss du département de la jeunesse et de l’emploi s’est emmêlé les pinceaux.
« Je demande aux touristes de venir au Sénégal pour son soleil, sa culture, ses animaux…», avait lancé Mame Mbaye. Un appel estimé médiocre émanant d’une autorité étatique.
Entre réponses floues, courtes et légères, propos fallacieux et manque d’arguments, Mame Mbaye Niang a juste dressé un tableau vraiment peu reluisant du Sénégal qui ne dit rien de spécial de ce pays, pourtant riche en histoire, géographiquement nanti et plein de ressources… Hélas ! Sa vision réductrice du Tourisme était intolérable.
Entre l’Uemoa et la Cedeao, une confusion absolue…
Alors que sa prestation sur «France 24 » à propos de la promotion du Tourisme continuait de défrayer la chronique, le ministre Mame Mbaye Niang en avait remis une couche. Et cette fois-ci, la gaffe est plus grave. Invité de la chaîne « Vox-africa » depuis Paris où il séjournait, dans le cadre du «Salon du tourisme», Mame Mbaye Niang a confondu l’Uemoa à la Cedeao, en parlant de l’affaire Kémi Séba.
«Au sein même de la zone Uemoa, il y a des pays qui ont leur propre monnaie. Il y a la Mauritanie, la Gambie, la Guinée Conakry », avait-il dit, enflammant à nouveau la toile contre lui.
Même ses camarades de l’Apr ne l’ont pas raté. « Des pays au sein de l’Uemoa comme la Gambie, la Mauritanie et la Guinée Conakry ont leur propre monnaie (leçon en classe de primaire). M. le ministre, je pense qu’il vaudrait mieux consulter la prochaine fois, vos conseillers avant de faire certaines sorties dans la presse. Le Sénégal ne mérite pas ça », regrettait l’un d’eux.
«Mais où est le Conseiller technique en communication du ministre du Tourisme ? Et pourquoi Monsieur le ministre Mame Mbaye Niang ne l’a pas consulté avant de faire des erreurs indéfendables. Beaucoup de mes camarades à la Fac de Droit m’en parlent depuis ce matin », ajoutait un autre.
Dans ce concert de critiques, un certain Soya Diagne avait même lancé une pétition qui a récolté 182 signatures en 24 heures, sur un site spécialisé. L’initiateur exigeait, en effet, le retour du ministre Mame Mbaye au pays, «l’image du Sénégal est sacrée et le ministre se ridiculise sur les plateaux de télés françaises, en y donnant des interviews dont il ne maîtrise pas les sujets ».
Et survint le nébuleux Prodac…
Quelques mois après, M. Niang était entendu sur une autre affaire beaucoup plus complexe : celle du Prodac. Non reconduit dans le présent gouvernement, il fait partie des 20 ministres éjectés par le président Macky Sall. A en croire certains analystes politiques, il est rattrapé par l’affaire Prodac.
Pour rappel, sur ce litige, le ministre était accusé d’avoir détourné 29 milliards francs Cfa. Un scandale dans lequel étaient impliqués Jean Pierre Senghor, ancien coordonnateur du Prodac et Mamina Daffé, actuel coordonnateur du Prodac.
La lanterne des Sénégalais toujours floue, la campagne de diabolisation du ministre Niang, après ses bourdes médiatiques, aura été acerbe.