Dakarmidi- Lori Lightfoot, une Afro-américaine de 56 ans ouvertement lesbienne, a été élue maire de la troisième ville américaine.Ex-procureure fédérale, Lori Lightfoot a fait campagne en se présentant comme une outsider et une réformiste, face à une rivale élue depuis près de dix ans.
Pour la première fois de son histoire, Chicago a choisi une femme noire pour maire. Mardi, les habitants de la troisième ville américaine ont élu Lori Lightfoot, une démocrate de 56 ans, novice en politique.
Elle affrontait une autre candidate afro-américaine, également démocrate, Toni Preckwinkle, pourtant plus connue, plus âgée (72 ans) et plus expérimentée.
« Vous avez fait plus qu’écrire l’histoire. Vous avez initié un changement, a déclaré Lori Lightfoot mardi soir. Nous pouvons et allons reconstruire Chicago », a-t-elle ajouté, promettant de mettre fin à la corruption et à la violence qui mine la ville.
entre les deux tours.
Originaire de l’Ohio, ouvertement lesbienne, elle se décrit comme « une petite fille noire d’une famille modeste d’une ville industrielle frappée par la ségrégation ». Militante depuis sa jeunesse, elle a pour toute expérience dans la vie publique un rôle à la tête d’une commission de surveillance des activités de la police. Elle a également participé à la rédaction d’un rapport sur les relations entre les forces de l’ordre et la communauté noire après le meurtre d’un adolescent noir par un policier, en 2014.
Déficit et criminalité
Toni Lightfoot va devoir s’atteler aux difficultés persistantes de la ville. Bien que Chicago soit parvenu à attirer de grandes entreprises, installées dans le centre, la ville d’Obama fait toujours face à un déficit budgétaire abyssal qui atteindra 250 millions de dollars en 2020, et croule sous le passif des retraites des employés municipaux.
Elle subit en outre un déclin démographique quasi-continu et connaît une recrudescence de la criminalité. Plus de 550 meurtres ont été comptabilisés en 2018, davantage que New York et de Los Angeles combinés, mais moins d’un sur cinq a été élucidé au premier semestre de l’année dernière, selon la presse locale.
Quatorze candidats
Malgré son caractère historique, le scrutin n’a pas suscité un grand enthousiasme auprès des habitants, dans une ville habituée aux scandales de corruption et aux dynasties politiques. Le maire sortant, Rahm Emanuel, ancien collaborateur de Clinton et d’Obama, a créé la surprise en renonçant à se présenter pour un troisième mandat.
Pas moins de 14 candidats s’étaient présentés au premier tour, sans qu’aucun n’obtienne plus de 50 % des voix – seuls 35 % des électeurs s’étaient déplacés pour voter. La grande inconnue était notamment la mobilisation de la communauté noire , qui représente un tiers de l’électorat. Certains sondages donnaient mardi une avance à Lori Lightfoot auprès de l’électorat afro-américain.
La ville de Chicago n’a été dirigée par un Noir qu’une seule fois dans son histoire – Harold Washington entre 1983 et 1987 – et une seule fois par une femme – Jane Byrne entre 1979 et 1983. Seuls 6 % des maires des 200 plus grandes villes américaines sont des femmes de couleur, selon Reflective Democracy.
Avec les echos(France)