Mariam Nabatanzi est considérée comme la femme la plus fertile d’Afrique, et peut-être bien du monde entier. A l’âge de 38 ans à peine, elle a déjà donné naissance à 44 enfants dont de nombreux jumeaux, triplés et quadruplés. Cette histoire invraisemblable, qui attire incontestablement la curiosité, est relayée par The DailyMonitor. La voici…
Lorsque l’on s’imagine des problèmes de fécondité, nous avons tendance à penser à l’infertilité et à l’impossibilité de concevoir. Pour Mariam Nabatanzi, sa situation est aux antipodes de l’infertilité. En effet, cette femme ougandaise souffre d’hyperfertilité, menant chacune de ses grossesses à être considérée comme un phénomène hors du commun.
L’hyperfertilité, un trouble encore peu connu
Dans un article relayé par nos confrères du Huffington Post, Aurélie Garnier, maman bloggeuse aux quelques milliers de followers lève le voile sur l’hyperfertilité et se confie sur le calvaire qu’elle a vécu : « L’hyperfertilité est taboue, personne n’en parle, on tourne ces femmes au ridicule. Peut-être parce que nous défions la médecine et ses 99% de fiabilité contraceptive »
En effet, cette maman de 4 enfants n’a pas toujours bien vécu ses grossesses, surtout lorsqu’elle a appris qu’elle était retombée enceinte 3 mois après avoir donné naissance à son premier enfant, et ce en étant sous pilule ! Alors qu’est-ce que l’hyperfertilité ?
Mariam Nabatanzi : plus d’enfants que d’années vécues
C’est en Ouganda que Mariam Nabatanzi a donné naissance à 44 enfants, obtenant ainsi le statut de femme la plus fertile d’Afrique. Issue d’un milieu difficile, elle se voit mariée par ses parents à l’âge de 12 ans à peine à un homme de 28 ans son aîné. Elle raconte au DailyMonitor : « Mon mari était polygame et père de plusieurs enfants issus de ses précédentes relations. Leurs mères étaient dispersées et c’est moi qui ai dû m’en occuper. Il était violent et il me battait à la moindre occasion, même lorsque je ne faisais que proposer une idée qu’il n’aimait pas »
Un an après son mariage, Mariam donne naissance à des jumeaux, suivis deux ans plus tard par des triplés et des quadruplés. Loin de se douter que la situation est assez particulière, Miriam raconte que son père aurait eu 45 enfants avec plusieurs femmes, dont des jumeaux, des triplés, des quadruplés et des quintuplés !
À ce jour, Miriam a passé 18 ans à être enceinte sur ses 38 années d’existence, donnant naissance à 44 enfants dont deux paires de jumeaux, 4 triplés, 3 quadruplés, ainsi que de nombreux enfants uniques.
Cette maman extrêmement fertile aurait essayé de mettre un frein à toutes ces naissances, mais les médecins lui auraient déconseillé une intervention médicale. Mariam se résigne donc à son sort et attendra la naissance de son dernier enfant pour enfin demander une ligature des trompes. Selon le Dr Charles Kiggundu, président de l’Association des obstétriciens et gynécologues en Ouganda, son cas aurait pu être réglé beaucoup plus tôt, notamment au vu des risques de mortalité maternelle.
La ligature des trompes : stérilisation féminine
Selon nos confrères de Libération, la stérilisation féminine serait la première méthode contraceptive au monde, devant la pilule et le stérilet, et celle-ci serait beaucoup plus commune que la vasectomie chez les hommes. Nathalie Bajos, sociologue et directrice de recherche à l’Inserm explique : « La contraception est devenue, avec la médicalisation, une affaire de femme » Selon Olivier Chevallier, gynécologue obstétricien à Paris, la ligature des trompes ne devrait être effectuée qu’à partir de 40 ans. Comme il l’explique à France info : « Cette solution a un grand avantage : une fois qu’elle est faite, elle débarrasse la femme de son souci contraceptif. Mais elle nécessite quand même d’avoir du recul, de la maturité et d’avoir en partie fait sa vie en matière de procréation. »
En effet, la ligature des trompes est une solution contraceptive irréversible et elle requiert une certitude absolue avant son application. De plus en plus, la stérilisation suscite le débat en France, et de nombreuses femmes se heurtent au refus des médecins et à la pression subie par leurs proches pour ne pas y avoir recours. Bien que la procédure soit légale depuis 2001, certains la caractérisent comme un « parcours du combattant », au vu des nombreux médecins qui s’y opposent de manière tranchée et définitive.