Dakarmidi – Le Sénégal est entré de plain-pied dans une campagne électorale digitale du fait de la présence des cinq candidats à l’élection présidentielle du 24 février dans les réseaux sociaux, a soutenu Ismaïla Camara, président du Réseau des journalistes en technologie de l’information et de la communication (REJOTIC), dans un entretien avec l’APS.
« Cette campagne électorale nous fait entrer de plain-pied dans la démocratie numérique du fait de l’utilisation des réseaux sociaux par les cinq candidats. On assiste à une élection présidentielle qui se joue sur un terrain de l’instantanéité et de l’interactivité favorisé par la caractéristique principale des médias en ligne et des réseaux sociaux », fait-il remarquer.
Les candidats ont compris, estime le spécialiste en communication digitale, que « cela ne se joue plus dans les meetings et autres caravanes. Ils savent qu’il y a d’autres électeurs qu’on peut aller chercher dans les réseaux sociaux ».
Le journaliste estime que l’utilisation réseaux sociaux (Youtube, Facebook, Twitter, etc.) par les hommes politiques ‘’est une donne qui se dégage depuis quelques temps’’.
« Cela ne doit pas surprendre que les candidats à la présidentielle soient présents sur les réseaux sociaux pour passer leurs messages ou présenter leurs programmes en vue de draguer de potentiels électeurs ou de consolider un électorat déjà acquis », dit-il.
Le président du REJOTIC trouve « normal » qu’’’on retrouve à travers les réseaux sociaux, leurs militants, sympathisants et leurs électeurs’’, ajoutant que « beaucoup de choses se jouent dans les réseaux sociaux ».
Selon lui, « nombre de stratagèmes sont utilisés par les experts en communication digitale pour accompagner les candidats. Et ce travail-là est amplifié par les militants et les sympathisants, les électeurs ».
« Dès lors, il ne faudrait pas être surpris par cette course effrénée des candidats aux +like+, partage et autres +followers+’’, une manière pour les candidats d’aller à la conquête des voix, sachant tous que la campagne électorale se joue désormais sur un autre terrain, celui des réseaux sociaux », relève Camara.
« En d’autres termes, on assiste à un prolongement des débats et autres discussions de salons sur le terrain virtuel. Toute une stratégie est utilisée derrière pour draguer un électorat qui est indécis ou qui n’est pas à leur portée », analyse-t-il, ajoutant que les candidats savent que la plupart des Sénégalais ont des smartphones et des comptes Facebook, WhatsApp, twitter, YouTube, etc.
Aujourd’hui, note le spécialiste de la communication digitale, les candidats à la présidentielle ont de plus en plus tendance à délaisser les médias traditionnels, notamment la télévision, au profit des réseaux sociaux qui sont utilisés par une couche de la population, en particulier les jeunes.
C’est une façon, signale le spécialiste en communication digitale, pour les hommes politiques d’être présents sur les réseaux sociaux afin de faire passer un message, fait-il remarquer en soulignant au passage que les habitudes de consommation ont changé.
« Forcément, ce n’est pas tout le monde qui est en mesure de savoir ce qui a été dit dans les journaux classiques », fait-il savoir.
« Si on regarde, les commentaires, foras et likes, Ousmane Sonko, révélé au grand public par les réseaux sociaux, est le candidat qui a le plus de visibilités à côté du président sortant Macky Sall qui dispose d’une unité digitale dédiée aux réseaux sociaux », dit-il.
« Sur ce terrain-là, c’est eux (Sonko et Sall) qui dament le pion aux trois autres candidats, Idrissa Seck, El Hadj Issa Sall et Madické Niang », ajoute-t-il.